Plusieurs conférences ont été présentées autour d’une thématique liée au diabète, à l’hypertension artérielle et la promotion des soins infirmiers.
A l’occasion de la Journée internationale de l’infirmière, coïncidant avec le 12 du mois de mai de chaque année, la société des auxiliaires médicaux algériens a, à travers son bureau de Béjaïa, organisé hier au nouveau campus d’Amizour la première Journée scientifique en hommage à Homann Kort Helman pour les services rendus à la population d’Amizour pendant sa longue carrière dans les services de la santé publique.
Cet Allemand venu en Algérie en 1929, à l’âge de 19 ans comme légionnaire infirmier parachutiste, est tombé amoureux de la région. Il épousa Djamila et la cause de son pays. Il se convertit à l’islam et eut quatre enfants. Il contribua longtemps à la révolution algérienne. Il achemina des médicaments et des soins aux moudjahidine et leurs familles dans la région d’Amizour. A l’indépendance de l’Algérie, Homann Kort Helman décide de s’installer à Amizour pour y poursuivre sa mission avec sa famille. Après 46 ans de loyaux services, il part en retraite alors qu’il exerçait encore en 1995 à l’hôpital Frantz-Fanon de Béjaïa. Beaucoup ont témoigné hier de sa bravoure, son courage et son professionnalisme. Une distinction a été remise à son épouse en raison de son état de santé qui ne lui permettait pas de se déplacer aux campus d’Amizour.
Plusieurs conférences et communications ont été présentées à l’occasion autour d’une thématique liée au diabète, l’hypertension artérielle et la promotion des soins infirmiers.
Après le coup d’envoi de la journée donné par le docteur Hamici, directeur de la santé de wilaya, la présentation de la société des auxiliaires médicaux algériens (Sama) a été faite par Mahfoud T.M., Ladjouzi F, qui s’est étalé sur les soins infirmiers à travers l’histoire. Remontant jusqu’à la période judaïque, chrétienne et musulmane donnant un aperçu approfondi sur l’évolution de cette profession, considérée comme la plus proche du patient d’où son importance capitale dans la prise en charge du malade autant à la maison que dans les structures hospitalières.
Dans la matinée, plusieurs spécialistes ont abordé plusieurs sujets en relation avec le diabète et l’hypertension artérielle. Le docteur Kari de l’EPH de Birtouta s’est intéressé au diabète de type 2 soulignant toutes les règles d’hygiène que le diabétique doit observer dans l’entretien de sa maladie. Le docteur Boukabache de la même institution expliquera les voies et moyens de parvenir à une autosurveillance et un autocontrôle. L’éducation diabétique, la prise en charge d’une acidocétose diabétique, la conséquence d’un fort taux de sucre dans le sang suite à un déséquilibre glycémique. Le docteur Moussaoui de l’EPH de Douéra abordera à son tour la prise en charge d’un pied diabétique. En d’autres termes, l’ensemble des manifestations pathologiques atteignant le pied en rapport avec la maladie diabétique sous-jacente.
«Cette pathologie est dominée par la survenue d’une ulcération et le risque d’amputation qui en fait toute la gravité», dira-t-elle avant d’estimer qu’à «15% des diabétiques présenteront un ulcère du pied au cours de leur vie» et que «ulcération= surmortalité dans la population diabétique avec un risque de décès multiplié par 2,4 par rapport à un diabétique indemne de plaie». Dans la foulée, Mme Moussaoui indiquera que «70% des patients récidivent dans les 5 ans qui suivent la cicatrisation de l’ulcère initial» qu’«une amputation controlatérale s’impose dans 40% des cas après un délai moyen de 3 ans».
Globalement, le fait d’être diabétique multiplie par 10 à 40 le risque d’amputation. Quant aux principaux facteurs de risque, elle citera la neuropathie, l’artériopathie, les antécédents de lésion du pied, le taux d’HbA1c (déséquilibre glycémique), le tabagisme, la dyslipidémie et l’anomalie biomécanique. Statistiquement, le pied diabétique représente 50% des admissions des diabétiques avec un coût direct de 12 à 15% des dépenses globales de santé et des coûts indirects de 20 à 50% des coûts. Le docteur Younès et le docteur Assoul de l’EPH d’Amizour développeront les nouvelles techniques de pansements pour un pied diabétique.
Dans l’après-midi plusieurs communications ont été données sur l’hypertension artérielle et la promotion des soins infirmiers. A retenir celle de Nadir Touati un professionnel paramédical sur l’apport du rire dans la guérison d’un patient.
«L’humour aide beaucoup le patient dans la guérison», a-t-il déclaré. S’inspirant de son expérience professionnelle, Nadir Touati, également correspondant de presse, développera plusieurs techniques et comportements allant dans le sens de sa plaidoirie.