Le Premier ministre et le patron de la Centrale syndicale ont fêté en force le double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’Ugta dans deux villes symboles.
C’est d’ailleurs à partir de la salle omnisports d’Arzew baptisée du nom «24 Février», que le Premier ministre a entamé son discours politique en répondant notamment à l’opposition qui avait choisi cette date symbolique et honorifique pour lancer des manifestations dans les principales rues du pays.
A ce sujet, le Premier ministre a eu notamment cette phrase très forte: «Ils ont tenté de déstabiliser le pays, en organisant des manifestations dans les villes du Nord, dans le Sud à El Oued et à Ghardaïa, et aujourd’hui, ils manifestent à In Salah, peut-être que ça va marcher…..mais ça ne va pas marcher!!!!» Fort du soutien de la salle d’Arzew fortement emmenée par l’ensemble des travailleurs du port d’Oran, de la Sonelgaz et de Naftal dans cette région portuaire de l’Ouest, le Premier ministre a tenu à saluer l’unité des travailleurs dans cette épreuve difficile de chute du prix du pétrole.
«Sonatrach est la plus grande entreprise d’Afrique, même les pays du Golfe ont bâti leurs entreprises pétrolières avec des cadres de cette Entreprise nationale. Personne ne peut nous imposer sa façon de gérer un pays ou nous dicter sa façon de voir les choses», a déclaré le Premier ministre qui a appelé les travailleurs à protéger l’unité du pays quels que soient le prix et les sacrifices. Le Premier ministre a également ajouté: «Nous avons deux points sacrés, la religion et l’unité nationale» en précisant que l’Algérie a lutté dans les années 1990 seule contre le terrorisme et l’a vaincu. «Aujourd’hui toute la planète lutte contre le terrorisme mais demeure impuissante», a surtout déclaré le Premier ministre. Évoquant la crise qui guette l’Algérie, Sellal a expliqué que l’Algérie a bien fait de payer ses dettes et sauvegarder ses réserves de changes, avant d’ajouter: «L’Algérie qui exporte la sécurité et la paix est pour le moment à l’abri et n’a pas besoin de frapper aux portes du FMI pour subvenir aux besoins du peuple». Revenant sur la polémique sur le gaz de schiste, le Premier ministre a tenu à rappeler les déclarations du président de la République, que l’Algérie ne va pas exploiter le gaz de schiste et que les expériences qu’entreprend actuellement la Sonatrach visent essentiellement à faire des études et de l’exploration sur les réserves réelles de l’Algérie de cette ressource naturelle et préparer une éventuelle production dans le cadre environnemental international.
Le Premier ministre insiste pour dire que le gouvernement poursuivra sa politique d’exploration des ressources naturelles, en déclarant que plusieurs gisements ont été découverts ces derniers temps dans les régions du Grand Sud. Avant le Premier ministre, c’était le patron de l’Ugta, Sidi Saïd, qui avait la lourde tâche de préparer la salle pour le grand show politique. Et sur ce point, Sidi Saïd était direct: «Le 24 Février appartient aux travailleurs et à l’Algérie, personne n’a le droit de l’utiliser pour passer à l’écran. Durant le terrorisme on a perdu 500.000 emplois. Il y a 15 ans, personne n’osais se déplacer d’une wilaya à une autre, d’une commune à une autre. Bouteflika nous a ramené la paix et la sécurité. C’est Bouteflika qui a supprimé le sang et les larmes du visage des Algériens. Il leur a rendu le sourire.» «En 1991, je négociais avec la Banque d’Algérie, le salaire des travailleurs de la Snvi, hier, on a conclu un partenariat de 2 milliards de dollars pour moderniser l’entreprise et la mettre à niveau avec les grands constructeurs. L’Ugta a obtenu pour les travailleurs 30% d’augmentation. C’est la fête de l’Ugta et de la l’Algérie, pas de l’opposition. On n’accepte pas qu’on menace la stabilité du pays. On n’accepte pas qu’on utilise la sensibilité des jeunes pour tenter de déstabiliser le pays. Nous sommes les soldats de la République» a martelé le patron de la Centrale syndicale. «L’Ugta continuera de jouer son rôle de force économique et sociale pour la consolidation des valeurs républicaines et rejettera toute tentative de déstabilisation économique, sociale et politique», a tenu à faire valoir Sidi Saïd, considérant que «l’exploitation de la sensibilité des jeunes générations à des fins de déstabilisation est inacceptable». Après avoir visé l’opposition, Sidi Saïd cible dans son discours Louisa Hanoune en déclarant: «Je n’insulte pas Haddad, un patron qui emploie plus de 20 000 employés», en présence du patron du FCE, qui était présent dans la salle avec plusieurs grands patrons. Cette rencontre a été entamée à Arzew par la lecture du message du président Bouteflika, faite par le conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi. Dans ce message, le président Abdelaziz Bouteflika a affirmé que la nationalisation des hydrocarbures, annoncée le jour de l’anniversaire de la création de l’Ugta, exprime un «exercice légitime d’une souveraineté nationale retrouvée grâce aux sacrifices de notre peuple et à l’engagement héroïque de ses couches laborieuses». Le périple du duo Sellal-Sidi Saïd, s’est poursuivi dans l’après-midi à Hassi Messaoud, où plusieurs centaines d’employés travaillant dans cette ville pétrolière très sécurisée, ont écouté avec ferveur les discours d’unité et de rassemblement du Premier ministre et du patron de la Centrale syndicale. Le Premier ministre a insisté surtout sur le développement du Grand Sud avec le nouveau découpage administratif et a promis le lancement prochainement d’une école supérieure de formation des enseignants, la première du genre dans cette région du Sud. L’ancien leader du syndicat des pétroliers et actuel vice-président à l’APN, Chihab Seddik, s’est joint à la tribune pour rappeler l’importance de ce pôle stratégique pour l’Algérie. Le Premier ministre Sellal et le SG de l’Ugta achèvent leur tournée politique sur ces deux sites pétroliers importants ce 24 février, avec un sentiment d’avoir fait passer le message le plus fort au peuple.
