Violences faites aux femmes : les députés islamistes répondent à la ministre de solidarité

Violences faites aux femmes : les députés islamistes répondent à la ministre de solidarité

Echourouk TV qui se targue clairement comme une chaîne islamiste, défend les députés accusés d’avoir bloquer le projet de loi contre les violences faites aux femmes. En effet, des représentants de partis islamistes ont affirmé jeudi 26 novembre que Mounia Meslem, la ministre de la Solidarité nationale « se trompe ». Ils rappellent que le projet en question a été adopté au parlement malgré leur opposition et insistent qu’ils ne possèdent aucune majorité leur permettant de bloquer l’amendement.

Ce projet, adopté par le parlement le 5 mars 2015, a connu des « résistances » de certains partis islamistes qui « ont un discours religieux très fort au sein du Parlement », a-t-elle regretté mercredi 25 novembre à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

« C’est une accusation gratuite qui n’a aucun fondement », a déclaré Lakhdar Ben Khellaf, député du Front de la Justice et du Développement, un parti islamiste. « Les partis islamistes n’ont pas la majorité, ni au parlement, ni au Conseil de la Nation », a-t-il ajouté.

Ferhat Abdelhamid, un député dont l’Alliance Algérie Verte avait appelé au retrait de l’amendement, s’interroge. « Il est vrai que nous avons opposé cet amendement pour des raisons logiques, réalistes et religieuses », selon lui, mais « le projet de loi a été voté par les députés de l’Assemblée Nationale Populaire », affirme-t-il.

Parmi les nouveautés de ce texte, un article portant sur la protection de l’épouse des coups et des blessures volontaires, provoquant un état d’invalidité ou causant l’amputation, la perte d’un membre, une invalidité permanente ou la mort de la victime, en introduisant des sanctions en fonction du préjudice.

Le pardon de la victime met cependant fin à toute poursuite judiciaire sauf dans certains cas, une disposition qui a été largement critiquée par des acteurs politiques favorables à l’amendement.

Un nouvel article a été élaboré pour criminaliser et lutter contre le harcèlement contre les femmes dans les lieux publics. La peine est alourdie si la victime est mineure.

Sans donner d’autres précisions, Mme Meslem a indiqué avoir eu « des assurances » sur l’adoption du projet de loi par le Conseil de la Nation.