Vidéo: Sur le tracé du premier TGV Algérien : Oued Tlelat – Sidi Bel Abbes – Tlemcen

Vidéo: Sur le tracé du premier TGV Algérien : Oued Tlelat – Sidi Bel Abbes – Tlemcen

132 km de voie à grande vitesse – La nouvelle ligne ferroviaire reliant Oued-Tlélat dans la wilaya d’Oran à la ville de Tlemcen sur un linéaire de 132 km sera la première ligne à grande vitesse réalisée en Algérie. C’est une ligne mixte pour les trains de voyageurs et ceux de marchandises qui pourront rouler à une vitesse de croisière de 220 km/h. Cette ligne traversera quatre wilayas : Oran sur 5 km (1 commune), Mascara sur 11 km (2 communes), Sidi Bel Abbès sur 72 km (13 communes) et Tlemcen sur 44 km (7 communes).

Lancé au début de l’année 2012 pour une durée contractuelle de 46 mois, le projet, confié à un groupements d’entreprises italiennes (Condotte et Rizzani) connait un taux d’avancement de 65 % et devrait être réceptionné au courant de l’année 2017. Le tracé de cette voie est neuf car celui de la voie existante est trop sinueux, ce qui ne permet pas aux trains d’atteindre la vitesse de 220 km/h. L’ANESRIF a donc opté pour ce nouveau tracé, en respectant la dénivelée de moins de 16/1000 et des courbes peu prononcées.

Des ouvrages colossaux

Pour la réalisation des travaux de cette voie, les entreprises devront ramener plus de 6 200 000 m3 de remblais et évacuer plus de 6 500 000 m3 de déblais. Au total, la projet comportera 50 viaducs (17500 ml), 35 passages supérieurs, 15 passages inférieurs, 2 cadres spéciaux, 148 dalots et 1 tunnel de 640 ml. Pour la voie, la ligne nécessitera la pose de 72 appareils de voie, 32000 tonnes de rails, 466 000 traverses monoblocs et 650 000 m3 de ballast.

Deux viaducs exceptionnels

Le premier, long de 1,8 km, traverse la vallée de l’Oued Yesser (Tlemcen) à une hauteur de 130 m. Il est considéré comme le viaduc ferroviaire le plus haut du monde puisque les piles, impressionnantes, d’une hauteur de 114 m supportants un tablier avec sa superstructure d’une hauteur de 16 m (soit l’équivalent d’une bâtiment de 4 étages). Des moyens matériels sophistiqués sont mobilisés pour la réalisation des piles qui sont terminées pour le 1er viaduc et en cours pour le deuxième (à la même hauteur) qui est long de 700 m et est situé à l’entrée de la ville de Tlemcen.

Des ouvrages impressionnants : les deux viaducs exceptionnels, outre le fait qu’ils soient les plus hauts du monde supportant une voie ferrée, se trouvent dans des endroits très accidentés, ce qui a nécessité l’emploi d’une main-d’œuvre qualifiée et un matériel très performant. Nous avons beau essayer de les décrire, il faut être sur place pour comprendre et ressentir cette nouvelle réalisation qui est une fierté pour l’Algérie. L’étude portant sur la réalisation de ces deux viaducs a fait l’objet des recherches au niveau des universités de Lisbonne (Portugal) et de Florence (Italie) avec des essais en soufflerie. « Les fondations spéciales des piles sont profondes de plus de 30 m pour une circonférence de 28 m», explique le Directeur du projet, M. Abdelkader Becharef. La pose du tablier, assemblé par éléments de 10 m, s’effectue par poussage progressif à l’aide de 4 vérins commandés par un système informatisé sur place. Plusieurs calculs ont été faits concernant la vitesse du vent, la sismicité du terrain, le poids des trains, le freinage afin de connaitre la réaction exacte aux facteurs ci-dessus permettant le dimensionnement de ces ouvrages exceptionnels.