Un pitre à l’Assemblée nationale (vidéo)

Un pitre à l’Assemblée nationale (vidéo)

Il s’appelle Tahar Missoum, marchand de poulets de son état à Médéa, devenu par on ne sait quel miracle député à l’Assemblée populaire nationale (APN). A chacune de ses interventions, il fait le pitre à la manière des bouffons, ces personnages ridicules qui amusent les seigneurs.

Ce loustic, s’est donné pour mission de divertir et de faire rire ses collègues députés par ses saillies, ses quolibets, ses grimaces et ses gestes burlesques et tout ce beau monde s’amuse de ses bouffonneries.

Mais au fil de ses interventions, le bouffon se prend au sérieux et pour exciter la galerie et faire naître le rire ou le sourire sur les lèvres de ceux qui l’écoutent, n’épargnant rien pour atteindre son but, jouissant de ses propos, raillant toutes choses et toutes gens, il s’attaque aux ministres, au premier ministre et même au président de l’Assemblée nationale sans la moindre retenue, calomniant, déformant, faisant des raccourcis, tentant vainement de les discréditer.

Ce député qu’on voit toujours habillé d’une veste demi-manche à la manière d’un plouc, manipulé par certains qui lui remettent de faux documents et de fausses informations, débute toujours son « exposé » par s’adresser au président de l’APN par un « Ya rais » à l’instar des marins pécheurs qui s’adressent au patron de pêche à Bou Haroun ou ailleurs, au lieu d’un « Sidi Rais » (M. le président) comme c’est d’usage. Ensuite au bout d’une ou deux phrases, tel un bouledogue enragé il se met à aboyer de toutes ses forces, à rentrer dans une excitation extrême, se met debout, à force de gestes, vocifère, bave, expie toute sa colère, comme si sa vie en dépendait, beugle et s’égosille, puis braille de toutes ses forces et quitte hémicycle dans un état second (Vidéo).

Questions : Pourquoi le président de l’APN ne coupe t-il pas le micro de ce marchand de poulets lorsqu’il est hors sujet ? Pourquoi ne le passe t-on pas devant la commission de discipline pour ses écarts de langage ? Pourquoi laisse t-on un bouffon perturber les séances de l’Assemblée ?

Ce pitre qui fait son cinéma même en dehors de l’Assemblée, a fondu en larmes sur les plateaux d’une télévision privée, après les attaques qu’il a subies pour avoir voté en faveur les 100.000 DA d’augmentation pour les députés et surtout d’avoir voté en faveur de la Constitution amendée alors qu’il faisait croire qu’il n’en serait rien. Ses pourfendeurs lui reprochant son inconstance et ses retournements de veste.

Connu sous le sobriquet de « spécifique », du à l’utilisation récurrente qu’il en fait de ce mot, apparemment le seul qu’il connaisse de la langue française, il est en fait aigri et revanchard parce qu’il n’a pas reçu, selon ses propres aveux, un agrément pour ouvrir une station-service dans son patelin, ne se suffisant, manifestement pas, d’un salaire mirobolant de 40 millions/mois.