Messahel : La multiplication des initiatives risque de compliquer le règlement de la crise libyenne

Messahel : La multiplication des initiatives risque de compliquer le règlement de la crise libyenne

« La déstabilisation des pays de la région représente une menace sur l’Algérie. Il suffit de consulter la carte géographique pour comprendre que la menace est très présente », a déclaré, ce matin, le ministre chargé des relations maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel à L’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.  

Pour se prémunir contre toute contagion, l’Etat mobilise toutes ses institutions, à leur tête l’Armée nationale (ANP) qui veille sur les frontières. En plus de cette parade sécuritaire, « nous faisons, explique le ministre, de grands efforts diplomatiques pour éloigner cette menace en prenant part à tous les processus de règlement des conflits, comme celui du Mali et de la Libye, afin que les parties antagoniques parviennent à un solution politique permettant aux deux pays de retrouver la paix et la sécurité ».

L’Algérie est, incontestablement, le premier pays à encourager la solution politique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale pour le règlement des conflits, rappelle Messahel.  « Nous sommes, aujourd’hui, dit-il, un partenaire qui jouit d’une crédibilité auprès de toutes les parties en conflit », pour deux raisons : « parce que l’Algérie est un pays très proche et qui, surtout, ne s’ingère jamais dans les affaires des autres; la deuxième raison est que l’Algérie n’a pas d’entreprise ou d’intérêt particulier en Libye », affirme l’Invité de la rédaction de la Chaine 3.

La multiplication des initiatives risque de compliquer le règlement de la crise Libyenne

Revenant sur la multiplication des processus de règlement de la crise libyenne, M. Messahel avertit sur une complication du conflit. « Nous sommes contre la multiplication des initiatives, parce que plus vous multipliez les initiatives, plus vous vous éloignez de la solution », déclare Messahel qui rappelle l’existence d’un processus de dialogue fructueux. « Il y a déjà un accord libyen qui constitue le socle de ce qui est la Libye d’aujourd’hui (…), cet accord peut être révisé, amendé ou amélioré, mais, il reste le socle. Car, insiste-t-il, si cet accord venait à disparaitre, il n’ y aura plus de légitimité pour les institutions qui en sont nées ».

Refusant de commenter les positions de certains pays qui mènent des médiations en Libye, M. Messahel a appelé à la convergence de vue pour l’établissement d’’un seul agenda : « celui pour lequel l’Algérie s’est toujours engagée, pour une solution politique, une solution de consensus et pour l’appropriation d’un dialogue inclusif entre tous les libyen à l’exception des groupes terroristes reconnus comme tels ou listés par les Nations Unis ».

Mali : l’installation de l’autorité intérimaire de Kidal relancera le processus

Sur la situation au Mali, le ministre estime que l’installation, mardi, de l’autorité intérimaire de Kidal permettra de relancer le processus de règlement du conflit. Avec la mise en place d’autorités intermédiaires (Conseils régionaux intérimaires) à Kidal, Gao, Ménaka, Tombouctou  et Taoudeni et le déploiement de brigades mixtes « c’est l’Etat qui se redéploye au nord du Mali », indique le ministre. «La mise sur pied des patrouilles mixtes n’est qu’une étape vers la constitution d’une armée nationale. C’est important que l’Etat réapparaisse dans certaines zones. Car, affirme-t-il, en l’absence d’institutions étatiques le terrorisme, le grand trafic et le crime organisé peuvent se développer».

L’ANP est très vigilante et les services de sécurité font leur travail

Abordant la situation sécuritaire de l’Algérie, Messahel a indiqué que la dernière tentative d’attentat déjouée, à Constantine, par les services de sécurité renseigne sur le niveau de vigilance des services de sécurité et de l’armée.

Le ministre rappelle que les différentes politiques menées par l’Algérie ont permis de vaincre le terrorisme et ont fait du pays une école en matière de lutte contre ce fléau. «L’Algérie a retrouvé sa stabilité, ses repères. Le terrorisme a été vaincu, mais nous restons vigilants. L’Armée nationale populaire (ANP) est très vigilante et les services de sécurité font leur travail» déclare-t-il, en expliquant que l’Algérie est un pays qui a vaincu le terrorisme avec sa politique de réconciliation nationale et avec sa politique de «déradicalisation». Pour étayer ses propos, le ministre affirme qu’«aujourd’hui dizaine d’algériens seulement sont dans les rangs de Daech ou dans des conflits, en Syrie ou ailleurs ».