Tourisme : le plongeon de 2016.

Tourisme : le plongeon de 2016.

upload_-1Sous d’autres cieux le tourisme représente un segment important, voire même vital de l’économie. En Algérie il est à la traîne. Moribond, il est le prototype même du mauvais élève. Que n’a-t-on pas loué ce pays aux multiples facettes féériques. Le Sud, ses majestueuses dunes de sable ocre ou doré, ses peintures rupestres, ses oasis féériques, ses 1200 kilomètres de côtes, ses plages de sable blond, un patrimoine matériel attesté inscrit au patrimoine mondial…

Toutes ces richesses à portée de main sont boudées, fuies par ses propres enfants qui préfèrent aller voir ailleurs pour se requinquer, pour recharger leurs batteries après une année de labeur. Malgré la baisse de la qualité des prestations de service, un accueil de moins en moins chaleureux, une taxe de 30 dinars qualifiée de honteuse, plus d’un million d’Algériens se sont rués sur la Tunisie voisine pour passer des vacances qui sont pourtant loin d’être qualifiées de rêve.

D’autres ont choisi l’Espagne… ou la Turquie pourtant ébranlée par des attentats terroristes et un récent coup d’Etat qui augmente le niveau d’insécurité dans ce pays. Des conditions déterminantes pourtant pour qu’un tel choix ne se fasse pas au détriment de leur pays. Hélas, l’Algérie se montre incapable de retenir ses millions de touristes. Un filon qui représente une manne financière de plusieurs millions de dollars dont profitent les économies d’autres pays.

L’année 2016 qui est donc censée être celle de la résurgence, de la renaissance du secteur touristique, sera celle de son plongeon. Elle demeurera gravée dans le marbre et portera la griffe de l’actuel ministre de ce département décrié qui aura plus fait jaser, déchanter que répondu aux attentes placées en lui par des millions d’Algériens qui ne demandent qu’à profiter des merveilles que leur offre leur propre pays. Des merveilles qui s’étiolent au fil du temps au point de les rendre repoussantes. Des plages livrées à l’incivisme, qui ont fait de notre côte méditerranéenne un dépotoir, des lieux d’hébergement, des hôtels hors de prix où règne un manque d’hygiène flagrant qui de toute façon est devenu une des caractéristiques de nos villes. Des tonnes d’ordures ornent leurs trottoirs. Des chiens, des chats errants, des rats y ont élu refuge. Ce qui devait être une vitrine de la destination Algérie est devenue un repoussoir. Une situation qui met à nu le déficit en savoir-faire de nos élus.

De nos maires qui auraient bien besoin d’un apprentissage en la matière. Un rôle qui devrait revenir aux premiers magistrats des villes. Les walis qui en plus de les sensibiliser à embellir les Assemblées populaires dont ils ont la charge pourraient initier des formations qui leur prodigueraient l’art et la manière pour que l’hygiène et la propreté soient définitivement ancrée comme culture dans le comportement des citoyens comme des responsables. Que n’a-t-on pas tiré de plans sur la comète pour annoncer le rush de millions de touristes. Certains ministres se sont même avancés à citer le chiffre de 2,5 millions de touristes à l’horizon 2015. Cela fait déjà plus d’une année qu’on les attends.

Des milliards de dollars ont été investis dans le secteur et cela continue sans qu’aucun signe d’une éventuelle relance du secteur ne soit palpable. Ses responsables ont beau écumer les Salons du tourisme à travers le monde (Paris, Londres, Madrid, Berlin…), des Assises nationales se sont tenues avec des experts internationaux comme invités pour tenter de débroussailler le chemin. La destination Algérie est toujours boudée. Aucune action, au jour d’aujourd’hui n’a été tentée pour débrider la situation. Abdelouahab Nouri fait partie de la longue liste des ministres qui auront eu à gérer le secteur du tourisme. Son action semble insignifiante eu égard au défi que veut relever l’Algérie pour sortir de sa dépendance au pétrole.