Encore une saison estivale ratée: Triste déchéance des plages de la Corniche

Encore une saison estivale ratée: Triste déchéance des plages de la Corniche

  La fin de la dernière semaine du mois d’août, a été caractérisée par le départ des derniers vacanciers, qui étaient en séjour d’agrément dans la contrée côtière d’Aïn El Turck.

L’Aïd El Adha et la rentrée scolaire ont vidé les hôtels, les centres de villégiature et autres lieux d’hébergement, ainsi que les sordides plages, bidonvillisées en grande partie, où l’incivisme, qui y a régné en maître, a ajouté son grain de sel à leur piteux état. « Nous avons relevé une recrudescence monumentale de la dégradation de cette côte où les ordures ménagères et autres détritus s’entassent depuis des mois, voire dans certains endroits depuis la dernière saison estivale. N’y a-t-il personne de conscient qui puisse être capable d’arrêter ce massacre à ciel ouvert ? Les gestionnaires ont leur grande part de responsabilité.

Le fameux «Monsieur plage », médiatisé à outrance, n’était finalement qu’un personnage des contes de fées », a fait remarquer avec dépit un quinquagénaire accompagné de sa famille, qui s’apprêtait à retourner à son lieu de résidence, situé dans la municipalité d’El Amria, dans la wilaya d’Aïn Témouchent.

Des riverains, abordés par ‘Le Quotidien d’Oran’, sur la plage de la localité de St Germain, ont affirmé à ce sujet « nous avons, plus d’une fois, procédé avec nos propres moyens au nettoyage et au ramassage des détritus, sur notre plage, pour le bien-être de tout le voisinage. En réalité, cela fait bien longtemps que nous n’espérons plus une réaction de la part de nos responsables.».

D’autres interlocuteurs, demeurant dans les autres localités de la municipalité d’Aïn El Turck, ont déploré « en plus de la cruelle déchéance de cette prestigieuse côte, l’obstruction de ce qui reste des accès aux plages et l’invasion sur le sable par des masures hideuses, illicitement construites». Les interlocuteurs du ‘Quotidien d’Oran’ ont été unanimes à revendiquer l’intervention du chef de l’exécutif de la wilaya d’Oran pour démêler cet écheveau pour tenter, un tant soit peu, de redorer le blason terni de cette contrée côtière .

Beaucoup de leçons devraient, en principe, être tirées de l’éventail d’imperfections, qui a énormément contrarié et consterné, en même temps, un grand nombre de visiteurs temporels. La flagrante et tant décriée insalubrité des plages, dépourvues de poubelles et autres bacs à ordures où aucune opération de nettoyage, hormis les quelques actions de volontariat menées par des riverains, n’a été entreprise par les services concernés.

Ce triste état de fait a été à l’origine d’une large diversité de répercussions négatives sur les conditions de séjour et par ricochet sur le cadre de vie de la population et ce avec une innommable synonyme de dégénérescence de l’environnement dans cette contrée, désignée, ironie du sort, comme zone d’appui pour les Jeux méditerranéens qu’organisera la capitale de l’Ouest, en 2021.

Dans ce registre, l’ironie du sort veut que ce soit la zone d’extension touristique, ZET, englobant le village de Cap Falcon, la localité de la Madrague et le lieu-dit ‘Pain de sucre’, qui est la plus touchée par la bidonvilisation et ce, avec l’installation de plusieurs regroupements de masures hideuses qui enlaidissent le paysage. Ce ne sont plus les fameux prétendus garages à bateau, qui ont fait leur temps, mais des constructions illicites avec des terrasses et vue imprenable sur mer, dont la grande majorité est équipée de compteurs d’énergie électrique et se négocient à partir de 100 millions de centimes, sans aucun document administratif y afférent. Dans les prestigieuses localités de Paradis-plage et de Clairefontaine, qui sont considérablement, loin de refléter l’image du nom de leur baptême, les baraques érigées en parpaings et de la tôle ondulée, constituant un immense bidonville, ont entamé insidieusement le grignotement du sable.

Avec le départ des derniers vacanciers, les plages de la Corniche offrent un spectacle désolant. Des tonnes de déchets jonchent les plages. Une scène qui se répète, chaque année, à la fin de la saison estivale, poussant, de plus en plus, d’estivants à fuir les plages de la Corniche vers d’autres contrées.