Jeux Olympiques 2016 : l’Algérie recule à la 62e place (BILAN)

Jeux Olympiques 2016 : l’Algérie recule à la 62e place (BILAN)

ee22af5f0022de1f1ff84a8047c6452e_L.jpgRIO DE JANEIRO – La 14e participation algérienne aux jeux olympiques, qui ont pris fin dimanche soir au stade Maracana de Rio de Janeiro, a été très loin des ambitions affichées par les fédérations sportives avant le déplacement au Brésil avec une 62e place au classement général et deux médailles d’argent décrochées par le « sauveur » Taoufik Makhloufi.

L’Algérie qui ambitionnait d’égaler le record de Sydney avec cinq médailles dont une en or grâce à Nouria Benida-Merah sur 1500 m, se contentera finalement de deux en argent, en recul par rapport aux jeux de Londres 2012 où l’Algérie avait terminé à la 50e place à la faveur de la médaille d’or obtenue par le même Makhloufi sur 1500 m.

L’Algérie qui a participé aux JO de Rio de Janeiro avec une délégation forte de 64 athlètes dont 18 de la sélection olympique de football dans 13 disciplines, n’est pas parvenue à concrétiser ses objectifs en enregistrant des résultats en dents de scie pour certains voire calamiteux pour d’autres.

Judo et boxe, la grande désillusion

Avant l’entame des 31es jeux Olympiques, les rares chances de médailles algériennes reposaient notamment sur la boxe, le judo et l’athlétisme.

Avec huit pugilistes qualifiés à Rio comme en 2012, emmenés par le médaillé de bronze aux championnats du monde de Doha 2015 Mohamed Flissi, la boxe algérienne visait un podium olympique après 16 ans de vaches maigres, mais elle est passée totalement à côté de son objectif.

En effet, aucun pugiliste algérien n’est parvenu à atteindre le dernier carré de la compétition, synonyme de médaille de bronze assurée, peut-être plus.

Certes, trois d’entre eux sont parvenus à se hisser en quarts de finale, mais leur aventure s’est arrêtée à cette étape devenue une véritable hantise pour la boxe algérienne. Même Flissi, pourtant l’un des grands favoris pour une place sur le podium, est tombé en quarts face à un jeune boxeur vénézuélien de 19 ans.

La seule satisfaction reste la belle prestation de Reda Benbaziz qui a réussi à atteindre les quarts de finale pour sa première participation.

En revanche, le capitaine d’équipe Abdelkader Chadi et Chouaib Bouloudinats sont l’exemple parfait de cet échec inattendu du noble art algérien avec une élimination précoce dès le premier tour, comme à Londres. Quant à Abdelhafid Benchebla, dont c’était les troisièmes et peut-être derniers jeux, il a été une nouvelle fois incapable de franchir l’étape des quarts.

Mais pour le Directeur technique national, Mourad Meziane, le rendement de ces boxeurs a été dans l’ensemble « satisfaisant ».

« Je suis déçu par les résultats parce que nos athlètes ont les capacités de faire largement mieux, mais sur le plan du rendement, je suis très satisfait.

Si on fait une comparaison avec les JO de Londres, on a amélioré notre bilan avec trois boxeurs en quarts de finale contre deux en 2012 », a-t-il tenté de positiver.

En judo, les résultats des Algériens ont été tout simplement désastreux, confirmant ainsi leur recul sur le continent africain, comme en témoigne la seule médaille d’or remportée par Abderrahmane Benamadi aux championnats d’Afrique 2016 à Tunis.

Parmi les cinq judokas qualifiés, seuls deux, Lyes Bouyacoub Tayeb Mohamed-Amine ont réussi à passer un tour. Les trois autres, Benamadi, Houd Zourdani et Asselah Sonia ont quitté la compétition par la petite porte.

Des résultats qui sont là pour confirmer l’inquiétant recul de cette discipline lors des dernières années où les Algériens n’arrivent plus à s’imposer, même aux niveaux africain et arabe.

Le président de la Fédération algérienne de judo, Messaoud Mati, a choisi la solution facile en pointant du doigt l’arbitrage, notamment pour Bouyacoub, battu par pénalité en huitième de finale, tout comme Benamadi lors de son combat.

Les autres disciplines ne sont pas mieux loties et les résultats enregistrés à Rio de Janeiro sont l’illustration parfaite de leur malaise. En cyclisme, les deux coureurs Youcef Reguigui et Abderrahmane Mansouri ont abandonné comme Azzedine Lagab en 2012.

En escrime, les deux athlètes Victor-Hamid Sintes et Anissa Khelfaoui dont c’était les troisièmes jeux ont pris la porte de sortie rapidement, alors qu’en natation, le jeune Oussama Sahnoune a échoué dans sa tentative d’être dans la demi-finale du 50 m nage libre.

En football, c’est la déception totale après l’élimination sans gloire de la sélection algérienne dès le premier tour suite à deux défaites face respectivement au Honduras (2-3) et à l’Argentine (1-2) et un nul contre le Portugal (1-1).

Pour leur retour aux Jeux après 36 ans d’absence, les Olympiques algériens ont déçu les observateurs et n’ont pas été à la hauteur des espérances et surtout des moyens mis à la disposition de l’équipe.

Makhloufi, l’arbre qui cache la forêt

Au milieu de toute cette déconvenue, il y a quelques satisfactions, à commencer par le champion Taoufik Makhloufi qui a sauvé la face du sport algérien pour la seconde fois consécutive grâce à ses deux médailles d’argent remportées sur 800 et 1500 m.

Le natif de Souk Ahras était fidèle au rendez-vous une nouvelle fois malgré tous les problèmes rencontrés lors de sa préparation. « J’avais un seul objectif dans ma tête, j’ai travaillé dur pour l’atteindre malgré toutes les contraintes rencontrées depuis 2012 », a-t-il affirmé avec amertume.

Makhloufi a réussi une belle performance en s’adjugeant deux médailles dans les mêmes jeux, une première pour le sport algérien en quête de résultats probants en cette période difficile où ils se font rares.

Outre Makhloufi, d’autres athlètes ont laissé une bonne impression à l’image du décathlonien Larbi Bourrada, cinquième aux JO de Rio avec à la clé un nouveau record d’Afrique. Avec une préparation adéquate et sans cette méchante blessure au dos, il aurait pu facilement briguer une place sur le podium olympique.

Les Jeux de Rio ont été également l’occasion pour certains jeunes athlètes de tirer leur épingle du jeu comme Sid Ali Boudina en aviron, Walid Bidani et Bouchra Fatma-Zohra Hirech en haltérophilie ou encore Tarek Aziz Benaïssa en lutte. Des jeunes qui ont besoin d’une prise en charge sérieuse dès maintenant en vue des JO-2020 à Tokyo.

Mais la consécration de Makhloufi et les rares autres satisfactions enregistrées à Rio, ne doivent en aucun cas cacher le malaise dans lequel se trouve le sport algérien ces dernières années. Il est confronté à de sérieux problèmes nécessitant une discussion franche et sincère autour d’une table de toute la famille sportive algérienne, pour sortir de ce marasme qui ne fait que durer depuis des années.