Finale de la CAN-2017: Qui de l’Egypte ou du Cameroun ?

Finale de la CAN-2017: Qui de l’Egypte ou du Cameroun ?

Belle et inédite finale de Coupe d’Afrique que celle qui mettra aux prises Egyptiens et Camerounais demain au stade Angondjé de Libreville (Gabon). Belle, elle l’est en théorie sans conteste compte tenu du palmarès des deux finalistes, inédite bien entendu non pas parce qu’elles se rencontrent pour la première fois, loin s’en faut, mais plutôt parce qu’autant les Lions indomptables que les Pharaons ont eu ces dernières années leur traversée du désert.

Avec ses quatre titres de champion continental en 1984, 1988, 2000 et 2002, la sélection nationale en plus d’être parvenue en finale sept fois a quand même vécu parfois des échecs cuisants comme celui de 2004 où elle est en tant que tenant du titre éliminée par le Nigeria en quarts de finale et ratant dans la foulée une qualification en Coupe du monde (2006). Quand la guigne est là, elle peut souvent durer et ce sera le cas pour les Lions indomptables dans l’édition africaine qui suivra celle de 2004 puisqu’ils seront encore une fois sortis en quarts de finale. Cette fois-ci par la Côte-d’ivoire laquelle est-il important de le rappeler lui avait déjà barré la route du Mondial.

Qu’en est-il de son adversaire ? Tout d’abord, il faut reconnaître aux Egyptiens comme aux Camerounais d’ailleurs qu’il était difficile de parier sur leur présence à ce niveau de la compétition même si les Lions indomptables semblaient légèrement favoris contrairement aux coéquipiers d’Issam El-Hadary plutôt et tout aussi arbitrairement considéré comme un outsider, voire un faire valoir des autres favoris tels l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal.

Il est vrai que cette équipe d’Egypte avec son sphinx d’entraîneur en l’occurrence Hector Cuper était carrément impénétrable, un peu comme la nature même de ses prestations, qui se particularisent par un jeu sans relief et parfois soporifique mais dont l’essentiel est pourtant d’être ce qu’il est et qui, plus est, semble superbement arranger les coéquipiers d’Amr Warda. Les Pharaons pouvaient donc beau être dominés de bout en bout, 90 ou 120 minutes par la formation adverse et peu importe sa dimension, ils bénéficiaient quelque part de cette baraka qui en faisait des gagnants dans tout cas de figure.

Pourtant Misr et ses sept titres continentaux dont trois acquis successivement dont le dernier en 2010 ne sera pas présente dans ladite compétition à la même date ratant ainsi les éditions de 2012, 2013 et 2015. La qualification de la sélection égyptienne en finale de la CAN-2017, aux yeux des spécialistes, est méritée en ce sens que comparés aux autres sélections et plus particulièrement les mieux fournies en individualités et les plus complètes en matière de jeu collectif «auraient effectivement témoigné de la plus grande volonté d’aller chercher le trophée de l’année 2017». En fait, les Pharaons confirment leur statut historique et naturel de meilleure équipe d’Afrique qui n’hésitera pas à soutenir l’un de ces derniers.

Dans cette finale qui se jouera demain à Libreville, l’avantage semble aller à la sélection camerounaise compte tenu de la qualité de son jeu, de l’appétence de ses attaquants pour le but et leur capacité à pratiquer deux types de football, c’est-à-dire soit en s’installant sans désemparer dans le camp adverse et y maintenir la pression ou en s’adaptant autrement en pratiquant un football basé sur des contres rapides et assassins compte tenu de la vélocité et la vivacité des attaquants.

Néanmoins, en face l’Egypte est un véritable mur, meilleure défense du tournoi, ses éléments ne font pas dans la fioriture mais souffrent énormément au cours du dernier quart d’heure avec toutefois cette assurance qui veut qu’El-Hadary par ses performances supplée tout déséquilibre. Mais la formation de Cuper ne se limite pas seulement à défendre et même si l’Argentin ne dispose pas d’un nombre conséquent d’attaquants, ceux qu’il a sous la main ont du métier en plus de l’intelligence et la malice tel Mohamed Salah, Mohamed El Nenny, Abdallah Saïd en plus de la complicité naturelle qui caractérise tous les autres joueurs et plus particulièrement ceux évoluant dans le championnat égyptien, c’est-à-dire la quasi-totalité.

Ceci étant, les Lions indomptables ont plus d’avantage à arriver au but égyptien et prendre l’avantage que les Pharaons mais la capacité de ces derniers à «assoupir» l’adversaire et placer une banderille n’est pas une vue de l’esprit alors qu’au pire des cas aller aux tirs au but demeure leur plan «B»