Dans l’impasse au PSG, Hatem Ben Arfa ronge son frein

Dans l’impasse au PSG, Hatem Ben Arfa ronge son frein

Recrue phare du PSG à l’intersaison, Hatem Ben Arfa est cantonné au banc de touche depuis le début du championnat. Lors des trois derniers matches de Paris, il a même été écarté du groupe. Une situation critique pour l’attaquant de 29 ans.

Il se rêvait en meneur de cet ambitieux PSG de l’ère post-Zlatan, mais Hatem Ben Arfa n’a pas tardé à déchanter. Mardi 20 septembre au soir, c’est en tribunes, aux côtés de l’humoriste Jamel Debbouze, que le n°21 du Paris Saint-Germain a assisté au nouveau succès des siens face à Dijon (3-0). Une bien mauvaise blague qui s’éternise pour l’ancien Niçois.

Comme face à Arsenal et Caen, le fantasque attaquant arrivé en grandes pompes au mercato estival a donc été écarté du groupe. Une troisième sanction de suite qui interpelle. Pour l’entraîneur parisien Unai Emery, il ne s’agit là que d’un « choix sportif », mais il est de notoriété publique que le technicien basque n’a pas choisi Ben Arfa et qu’il n’était pas emballé à l’idée de l’intégrer à son groupe. « Il est absent parce que j’estime que les autres sont meilleurs pour jouer le match », a-t-il réitéré mardi soir après la rencontre, dans la droite lignée de ses déclarations précédentes sur le sujet.

Mais dans son édition de jeudi, le quotidien L’Équipe révèle qu’en coulisses, Emery tient des propos plus durs encore à l’endroit de l’international français. « Tu n’es pas Messi […] Si c’était le cas, je ne te parlerais même pas » ou encore « Tu n’es pas capable de faire gagner l’équipe à toi tout seul », lui aurait-il lancé au cours d’un de leurs échanges, rapporte le média spécialisé.

Résultat : après quelques – timides – apparitions en début de saison, Ben Arfa végète en tribunes depuis trois rencontres, et son retour au premier plan apparaît de plus en plus improbable. Depuis sa mise à l’écart, et sans pour autant que l’on puisse y établir un lien de causalité directe, force est de constater que le PSG va mieux. Contre Arsenal (1-1) en Ligue des champions, les Parisiens ont largement mené les débats, et avec un Cavani un peu plus inspiré, le PSG aurait glané ses trois premiers points en C1. Derrière, face à Caen puis Dijon, le club de la capitale a tout simplement déroulé (0-6 puis 3-0), validant par les faits les décisions d’Emery.

Loin dans la hiérarchie

Aujourd’hui, la situation est pour le moins compliquée pour « HBA ». Pas moins de six éléments offensifs semblent le devancer dans la tête de l’entraîneur parisien : Cavani, Di Maria, Lucas, Pastore et même Jesé et Augustin, qui ont joué des bouts de match ces dernières semaines. Une situation qui laisse perplexe le joueur mais aussi son entourage, dont la frustration commence à poindre publiquement. « Ça dépasse l’entendement, a notamment regretté un proche, en ‘off’. À un moment donné, ça va péter. »

Reste que pour l’heure, le vernis tient encore la route. Hatem Ben Arfa, lui, ronge son frein en tribunes et affiche un sourire de façade tandis que ses coéquipiers lui manifestent un soutien sans faille. « Je suis content d’avoir un joueur de sa qualité dans l’effectif, assure Thiago Motta. Le conseil que je peux donner à Hatem c’est de continuer à travailler. C’est un grand joueur, il l’a démontré la saison dernière. Il doit continuer à travailler, il va avoir des opportunités. […] On va soutenir Hatem jusqu’à la fin.  » Du côté d’Adrien Rabiot, passé par une situation similaire à l’époque de Laurent Blanc, le son de cloche est le même : « Il est en forme. Il est heureux. Il était encore là ce soir, il est passé faire un tour au vestiaire pour nous féliciter. Il avait le sourire. Je peux vous dire qu’il va bien. »

Même s’il n’est pas dans une position très enviable, Ben Arfa pourrait bien retrouver le banc de touche, et pourquoi pas même fouler la pelouse, vendredi soir à Toulouse. Tout dépendra de sa capacité à faire le dos rond, en attendant qu’il parvienne à convaincre Unai Emery qu’il est plus qu’une solution de rechange. D’autres avant lui y sont parvenus, comme Ever Banega, mis à l’écart à Séville avant de devenir l’un des grands artisans des succès européens du club andalou. Un précédent dont il ferait bien de s’inspirer.