Dans la lucarne : Des stades «passoires »

Dans la lucarne : Des stades «passoires »

L’argent, comme l’on a toujours dit, reste le « nerf de la bataille » dans notre football. De plus, et depuis l’avènement du professionnalisme (2010/2011), les clubs devaient s’autofinancer par leurs propres moyens en trouvant des sources de financement. Tout le monde sait que ce nouveau système de compétition exige énormément d’argent. D’où la difficulté de la tâche des uns et des autres. L’apport des sponsors mais aussi les droits TV n’arrivent pas à assurer le budget de fonctionnement et des dépenses. Ce qui fait que les clubs d’élite trouvent un mal fou à joindre les deux bouts. D’où leurs dépendance quasi totale des pouvoirs publics. On peut même dire qu’il s’agit d’une réalité qui a tendance à se répéter d’année en année. Il faut dire que la situation globale de nos clubs n’a pas tellement changé, puisqu’ils font toujours appel à l’argent extérieur. Indirectement, leur apport est faible, pour ne pas dire insignifiant. Certains avaient montré un grand optimisme concernant l’argent provenant des recettes des stades. Il faut dire qu’il y avait vraiment de l’argent à prendre, surtout que les billets d’entrée ont été majorés pour les porter de 200 à 500 DA. Il y a donc à espérer un grand apport qui viendrait soulager assez nettement la trésorerie du club professionnel. Malheureusement, cette embellie financière n’était qu’une simple vue de l’esprit, puisque les recettes des stades ne représentent qu’une infime partie dans les rentrées d’argent de nos clubs. Les « resquilleurs » sont tellement nombreux qu’il ne reste que peu d’argent pour les clubs. Nos stades sont devenus des « passoires » qui ne filtrent pas assez le public entrant dans un stade. Le public, surtout lors des grands rendez-vous, est si nombreux que personne ne peut y faire face. Car les portes d’entrée sont si nombreuses, que les préposés aux portes de surveillance se laissent le plus souvent tromper, au grand dam des présidents de clubs. Un tel laisser-aller ne peut que contribuer directement ou indirectement à la faiblesse de leurs rentrées d’argent. Le manager du CSC, Arama, invité d’une chaîne de télévision sportive, avait fait un état très inquiétant des recettes du stade Hamlaoui de Constantine. Tout le monde, à travers le territoire national, n’ignore pas la fidélité des supporters du CSC, appelé amicalement les « Sanafir »  à l’égard de leur équipe-fanion. Ils sont le plus souvent plus de 30.000 supporters à envahir le stade qui possède l’une des meilleures pelouses  en gazon naturel du pays. Le commun des mortels penserait alors que les recettes du stade peuvent, à elles seules apporter une appréciable « cagnotte » au club. Au fait, ce ne sont que des insinuations sans frais, puisque « sur les 20.000 billets que le club édite pour un match se jouant à Hamlaoui, il ne perçoit que l’équivalent de la vente de 2.000 billets ». C’est-à-dire que 18.000 billets partent en l’air comme par

« évaporation ». Une perte sèche pour le club constantinois, surtout que ses dépenses  peuvent atteindre les 70 millions de centimes par match se jouant sur leur stade. Certes, le club reste sponsorisé par l’entreprise pétrolière des Puits (Sonatrach), mais cela frise la mauvaise gestion. Le fait d’avoir sept entrées fait que le stade Hamlaoui ne peut pas canaliser le nombreux public du CSC. C’est pour cette raison, a-t-on dit, que le CSC a décidé de recevoir ses adversaires lors des six dernières rencontres de la fin de saison dont la reprise est fixée au 06 mai prochain, au stade Benabdelamlek de Constantine (12.000 spectateurs). C’est un stade qui vient d’être retapé. Il constitue la nouvelle domiciliation du MOC. Le CSC voudrait y recevoir afin de voir ses recettes du stade augmenter d’une manière drastique. Et ce n’est pas lié à la pression qu’il peut faire sur ses adversaires à quelques journées de la boucle finale, puisque le CSC est dans une position peu enviable, qui explique cette nouvelle domiciliation. Toujours est-il, les stades ne font pas vivre leurs hommes. Il faut améliorer les capacités de surveillance afin que les recettes soient plus conséquentes qu’elles ne le sont actuellement.