Pharmaciens et médicaments dans la nouvelle loi sanitaire: Ce qui va changer

Pharmaciens et médicaments dans la nouvelle loi sanitaire: Ce qui va changer

Alors que les praticiens de la santé, médecins généralistes et résidents spécialistes ne cessent de dénoncer un projet qui constitue un recul en matière de politique générale de la santé, les pharmaciens, eux, estiment «moderne et consensuelle» la nouvelle loi sanitaire.

C’est du moins l’avis des participants aux 7e Rencontres internationales de pharmacie d’Alger organisées hier à l’hôtel El Aurassi par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop). Prenant acte du fait que 65 amendements d’articles ont été implémentés, le président du Cnop, Lotfi Benbahmed s’est félicité des changements en rapport avec le métier de pharmacien. Ce dernier «va désormais participer à l’éducation thérapeutique du patient», a-t-il expliqué, en marge des travaux de la rencontre. Il s’agit, en effet, de mettre en place la réglementation internationale en la matière. Le pharmacien ne sera pas limité donc à la simple vente des produits mais «assurera des services liés à la santé». Ainsi, le statut des établissements pharmaceutiques a été mieux précisé et leur responsabilités mieux cernée sur la qualité et la disponibilité des produits pharmaceutiques commercialisés dans notre pays. Aussi, «le pharmacien assistant inexistant dans la loi actuelle se voit doté d’un statut», précisera Dr Benbahmed dans son allocution d’ouverture.

De même pour le laboratoire d’analyses médicales qui sera enfin «consacré dans la loi». Les qualifications requises pour l’exercice de la biologie médicale seront définies, tandis que les bonnes pratiques de biologie seront énoncées et fixées ultérieurement par voie règlementaire. De plus, les attributions dévolues à l’Agence nationale du médicament qui devrait être mise en place dans les semaines à venir, ainsi que les nouvelles dispositions d’enregistrement liant la fixation des prix à l’examen d’un éventuel remboursement préalable, traduisent, pense le président du Cnop, «la volonté unanime du secteur d’améliorer les outils de régulation». Sur le médicament d’ailleurs, notre interlocuteur nie l’existence d’une quelconque pénurie de médicaments en Algérie, et ce, malgré les plaintes quasi quotidiennes de patients. «On ne peut pas parler de pénurie actuellement.

Il y a des insuffisances d’approvisionnement de médicaments de temps à autre», soutient-il, tout en attirant l’attention sur le fait qu’il y a une multitude de médicaments pour une seule maladie. «Souvent, les patients se plaignent de l’indisponibilité d’un médicament prescrit et l’on découvre après que ce dernier est retiré du marché depuis 40 ans», regrette Benbahmed, relevant «un problème de mise à jour et de formation continue des pharmaciens et des médecins». Pour lui, «il faut aller vers un protocole de prescription». Le pharmacien aura toute la responsabilité dans ce cas, puisque la nouvelle loi contiendra «des dispositions qui garantiront une meilleure traçabilité de la responsabilité de la chaîne, c’est-à-dire d’où vient le médicament, où va-t-il, par où est-il passé et qui est responsable ?» En cas de pénurie prévisionnelle, «le pharmacien responsable doit prendre toutes les mesures nécessaires et tenir informées les autorités avant 6 mois». Validé en Conseil des ministres, l’avant-projet de loi sanitaire sera soumis au débat au niveau de l’APN durant les tout prochains jours.