Face à l’envolée des prix de l’or: Les bijoux fantaisie comme palliatifs

Face à l’envolée des prix de l’or: Les bijoux fantaisie comme palliatifs

Considéré comme une valeur refuge par les ménagères, par ces temps d’incertitude, le métal jaune est devenu inaccessible. Son prix ne cesse de grimper atteignant un record jamais égalé suivant ainsi la tendance mondiale.

Suite à l’envolée spectaculaire et continue de l’or, de plus en plus de femmes achètent le plaqué. A Mdina Jdida ou encore au centre-ville, le nombre de magasins qui proposent ces bijoux de fantaisie n’a fait qu’accroître. Alors que le prix du gramme d’or varie entre 7.000 et 7.500 DA, une parure en plaqué or peut coûter moins cher.

Pour éviter de se ruiner, les ménagères et particulièrement les jeunes filles, devant convoler en justes noces se rabattent sur le toc pour se parer le jour de leur mariage. Ce sont des bijoux importés d’Italie et de Dubaï répliques fidèles aux parures proposées chez les bijoutiers. Le prix de l’or varie selon l’origine. Ainsi le prix de boucles varie entre 600 et 4.000 DA. Les bracelets entre 1.500 et 5.000 DA, les chaînes entre 2.000 et 6.000 DA et la parure entre 6.000 et 30.000 DA, selon le pays d’origine et la qualité.

Les clientes, quant à elles, ne manquent pas d’afficher leur totale satisfaction face au riche choix proposé. «En plus de la compétitivité des prix, les modèles fantaisie et en plaqué or sont très beaux et les bijoux en or ne peuvent pas rivaliser en matière d’esthétique», a remarqué une accro au plaqué or.

Bien sûr, les bijoux français sont les plus chers et ceux importés de Chine sont les moins coûteux. En effet, acheter de nos jours un bijou en or massif équivaut à dépenser une fortune, nonobstant les risques de vol ou de perte. Cet état de fait explique l’engouement, sans précèdent, des femmes pour ces bijoux qui leur permettent de rester coquettes, sans toutefois se ruiner. Une virée à Oran nous a permis de constater un engouement de la part d’un grand nombre de femmes et de futurs mariés. «Ce genre de commerce marche très bien ici.

Le magasin est pris d’assaut, comme vous le voyez. En cette période de fête nous accueillons, chaque jour, des dizaines de clientes», nous a affirmé un vendeur installé à Mdina Jdida. Pour sa part, un commerçant installé au centre- ville, estime qu’après l’augmentation du prix de l’or, le commerce des bijoux de fantaisie a connu une grande affluence. Lors des fêtes où les femmes mettent tous leurs bijoux, il est véritablement difficile de déterminer qui porte des bijoux en or véritable, vu la finesse et le travail artistique des bijoux fantaisistes.

Cet état de fait explique l’engouement sans précèdent, des femmes pour ces bijoux qui leur permettent de rester coquettes, sans toutefois se ruiner. Elles peuvent trouver le petit bijou cédé pour quelques dinars tout comme elles peuvent opter pour de véritables œuvres d’art, certes bien plus chères, mais toutefois restant bien en-deçà du prix demandé pour les bijoux en or.

Quoiqu’il en soit, pour ou contre cette culture du plaqué or, les avis divergent ; Asma dira : «ça dépend de ce que tu veux, si tu veux juste de jolis bijoux pour aller avec tes tenues, prends de la fantaisie y a pas de mal, par contre si tu veux faire croire que c’est de l’or alors achète de l’or. J’ai acheté une bague très jolie à 2.200 DA personne n’a remarqué que c’est du plaqué or ; mon amie n’achète que ça , j’ai toujours pensé que c’était de l’or jusqu’au jour ou elle m’a dit c’est du plaqué or», dira Linda secrétaire «Moi, je suis contre les bijoux fantaisie, car si tu seras contrainte de les vendre, ils n’auront plus aucune valeur. Je préfère rester sans bijoux que d’acheter le plaqué or.

Une petit bague d’or vaut mieux qu’une grosse en plaqué, si tu aimes l’or achète de l’or, suivant ton budget, si tu aimes les fantaisies, fait le aussi, mais il ne faut pas acheter du plaqué Or pour le faire passer pour de l’or».

Le métal jaune s’envole

En effet, ces cinq dernières années le marché de l’or, en Algérie, connaît une hausse vertigineuse. Tel est le constat fait dans différentes bijouteries d’Oran. L’envolée du prix du métal précieux sur le marché mondial semble prendre la direction d’un nouveau sommet historique. Depuis quelques semaines, l’or se vend à près de 7.500 DA le gramme. La hausse des prix de l’or a poussé de nombreux jeunes à reporter leurs mariages et a poussé certains bijoutiers à baisser rideau devant le flagrant manque de clients. Ces derniers, en effet, se contentent de s’enquérir des prix, avant de s’en aller et les bijoutiers disent ne pas enregistrer de ventes exceptionnelles. Les bijoutiers sont unanimes à reconnaître que depuis quelque temps, une année et plus exactement, leur commerce stagne lamentablement devant la flambée du prix de l’or, qui s’en va crescendo, situation jamais vécue, auparavant.

Le marché de l’or, en Algérie, connaît une hausse vertigineuse. Tel est le constat fait dans différentes bijouteries d’Oran. Le gramme de l’or en casse oscille entre 4.600 et 5.000 DA. Le gramme d’or ouvragé, importé d’Italie, varie entre 7.500 et 9.000 DA. En plus de la bourse de l’or qui ne cesse de grimper, le marché informel de l’or leur pose un réel problème. Pour les bijoutiers, la hausse continue du prix de l’or est due, essentiellement, au cours mondial, «à l’exception de certains commerçants qui font leur propre loi sur le prix de cette marchandise», comme l’indiquent certains.

Actuellement, l’once (32 g) frôle les 130 dollars. Ce renchérissement a pratiquement paralysé ce commerce qui a enregistré une baisse de 50% de son activité. Certains bijoutiers ont déjà mis la clé sous le paillasson, d’autres ont opté pour la vente par échéances.

Lors d’une petite tournée dans quelques boutiques spécialisées dans la vente de l’or ou autres métaux ou pierres précieuses, les bijoutiers sont unanimes à reconnaître, que depuis quelque temps ( deux années), leur commerce stagne, lamentablement, devant la flambée du prix de l’or, qui s’en va crescendo, situation jamais vécue auparavant. A ces écueils est venu se greffer un troisième : la disparition lente, mais inexorable des artisans bijoutiers. «Avant, la moitié des produits que nous exposions en vitrine étaient fabriqués par ces artisans. Ils nous les proposaient à des prix abordables que nous répercutions sur nos prix», fait remarquer le bijoutier. Selon lui, cet état de fait est une des conséquences de l’exportation de lingots d’or vers l’Italie et d’autres pays pour y être transformés en articles de joaillerie et réexportés vers l’Algérie. Même en été, saison par excellence de toutes les cérémonies, les ventes ont régressé et ils n’arrivent à s’en sortir et poursuivre leur profession, que grâce aux ventes à crédit, avec des calendriers d’échéances.

Pour booster leur vente certains commerçants acceptent de faire l’échange entre un ancien et un nouveau bijou en contrepartie de la différence du prix.