Tunisie : Quand la démocratie rime avec antidote à l’extrémisme islamiste

Tunisie : Quand la démocratie rime avec antidote à l’extrémisme islamiste

tuniez.jpg« L’Islamisme n’est pas soluble dans la démocratie », cette formule percutante qui a fait florès dans les journaux algériens, dans les années quatre vingt-dix, au moment où les illuminés du FIS, surfant sur une vague de colère contre le parti unique, décrétaient la démocratie KOFR( hérésie).

Eh bien, la Tunisie vient de nous apporter la preuve du contraire. Nahda, parti islamiste, vient d’être battu démocratiquement dans une élection « propre et honnête » dont l’Union européenne vient de saluer « la crédibilité ».

A peine trois années d’exercice du pouvoir, dans le cadre d’uns phase de transition chaotique, ont suffi pour voir le parti d’El Ghenouchi perdre son crédit.

Car à l’épreuve du pouvoir, ce parti, qui avait fait de son « martyre » et de son opposition radicale au régime de Benali, son programme politique, a montré son incapacité.

La gestion des affaires publique, notamment l’économie a besoin d’intelligence, d’inventivité, de rationalité et non de rhétorique fiévreuse qui joue sur la fibre émotionnelle des foules frustrées.

C’est que les partis, islamistes n’ont pas de logiciel sur le plan économique et « l’économie islamistes » n’est qu’une supercherie sur le plan intellectuel.

Un grand nombre de tunisiens, qui ont votée en faveur des islamistes par dépit, par volonté de sanctionner et après avoir constaté les dégâts, ont repris leur raison lors de l’élection de dimanche.

Le peuple tunisien a également tiré la leçon de ce qui sen passe actuellement en Egypte et surtout en Libye, un pays pris en otage par les milices islamistes.

Mais cette victoire du camp laïc n’est pas due exclusivement à l’échec des islamistes. Les tunisiens la doivent aussi au père fondateur de la Tunisie moderne Habib Bourguiba qui a laissé derrière une institution scolaire et universitaire qui a produit une élite et de citoyens éclairés qui ne cèdent pas au vertige collectif de l’islamisme négateur de modernité.

La Tunisie c’est aussi une société civile qui pèse avec les femmes comme fer de lance de la démocratie et de la modernité. Mais la Tunisie, c’est aussi un syndicat puissant l’UGTT qui a fonctionné comme un garde –fou contre les tentations radicales qui avaient mis en péril la république.

Mais au delà de tous ces facteurs dont la conjugaison a donné le verdict que l’on sait aujourd’hui, il faut dire aussi que cette victoire est à mettre aussi au crédit du tempérament collectif du peuple tunisien plus enclin au pacifisme et qui a surtout vite compris que l’option de la violence est incompatible avec la configuration économique du pays basée sur la manne du tourisme.

Tourisme synonyme d’ouverture sur l’Autre. C’est cela l’alchimie de la leçon tunisienne qui vient de nous démontrer qu’une transition apaisée est possible. Un exemple qui doit inspirer d’autres régimes dans le monde arabe.