The Independant l’affirme ce vendredi : l’intervention britannique en Libye «a alimenté le terrorisme dans le monde»

The Independant l’affirme ce vendredi : l’intervention britannique en Libye «a alimenté le terrorisme dans le monde»

upload_-1L’intervention militaire du Royaume Uni en Libye en 2011, au côté de la France, a «alimenté les conflits et le terrorisme dans le monde», a écrit vendredi, le quotidien britannique The Independent.

L’article, citant des experts, affirme que l’intervention britannique en Libye, au côté de la France, est responsable de la propagation du terrorisme et du renforcement des guerres et conflits dans au moins 10 pays.

L’intervention, selon The Independent, a provoqué «le chaos, le carnage et des bains de sang», et a «attisé des conflits en Afrique, au Moyen-Orient» et a été «un appui» pour le groupe terroriste autoproclamé «Etats islamique» (EI/Daech).

Les analystes repris par le quotidien, affirment que l’absence d’institutions officielles en Libye après l’intervention des forces de l’OTAN a eu des impacts au-delà des frontières de la Libye.

Les armes libyennes ont été trouvées dans plus de 20 pays, du Moyen Orient et de l’Afrique, le conflit a également conduits à enflammer les guerres, les insurrections et le terrorisme dans au moins 10 pays, est-il précisé.

«Le résultat le plus immédiat, était la propagation du conflit au nord du Mali, où les forces onusiennes du maintien de la paix mènent l’opération la plus dangereuse et la plus meurtrière dans le monde», a écrit le journal.

Reprenant les propos de Paul Melly, un chercheur du prestigieux Think tank de Londres, Chatham House, le journal a indiqué que «des groupes Touaregs proches (du défunt président libyen Mouammar) El Gueddafi ont quitté la Libye après sa chute, emportant d’énormes quantités d’armes qu’ils ont ensuite utilisé pour démarrer une insurrection séparatiste au Mali».

«Bien que l’intervention des forces françaises et africaines a mis fin au contrôle des terroristes du nord du Mali, la région reste très instable, malgré la présence de plus de 10.000 Casques bleus», a déclaré M. Melly, repris par The Independent.

Marty Reardon, vice-président du conseil de sécurité aux Etats-Unis du Groupe Soufan, est également cité dans ses propos affirmant que «l’effondrement de la Libye a contribué à l’émergence de groupes criminels hautement armés et des milices armées en Tunisie, en Algérie, au Niger, au Tchad, au Soudan et en Egypte».

En Tunisie, certaines opérations terroristes ont été planifiées et préparées en Libye, affirme encore M. Reardon.

L’article cite également la chercheuse américaine, Katherine Zimmerman, de l’institut «American Enterprise Institute (AEI)», qui a déclaré que le groupe terroriste «Al-Qaïda» avait «largement bénéficié» de la déstabilisation de la Libye, et que ce groupe a installé des camps d’entraînement au sud-ouest de la Libye, pour renforcer le terrorisme dans le Maghreb et dans les pays du Sahel.

Le groupe terroriste qui a visé la Tunisie en 2015, (attaques du musée du Bardo et de Sousse) fait partie des groupes entraînés sur le sol libyen, selon The Independent.

Il est avancé que «certains camps d’entraînement d’al-Qaïda en Libye» sont soupçonnés d’être des combattants étrangers fournissant des terroristes à leurs alliés en Syrie et même en Irak.

Son renforcement sur le territoire libyen a permis au groupe terroriste Daech d’étendre ses ambitions du moyen orient, vers l’Europe, affirme, Amir Kamel, professeur au département d’études de défense au King College de Londres, cité dans le même article.

Selon The Independent, il y aurait 150 milices qui opèrent, seulement dans la capitale libyenne Tripoli. Depuis la chute d’El Gueddafi, 425.000 personnes ont été déplacées, et plus d’un million de personnes ont fui le pays, et la situation «ne s’est pas encore améliorée, notamment avec les rebelles de l’opposition et les islamistes qui refusent de déposer les armes ou accepter de nouvelles forces de sécurité de l’Etat», est-il relevé.

Un autre quotidien, «The Guardian» a écrit sur le même sujet, sous le titre «Comment la Libye est en train de devenir la Somalie sur la Méditerranée».

Il est précisé, que l’intervention de la France et du Royaume Uni a mené à une bataille entre plusieurs «factions» et un conflit «tribal» en Libye, qui durent depuis 5 ans.

Le «Chaos» général, les «Milices» qui refusent de «se constituer en acteurs politiques», ont fait que la Libye est restée «piégée dans un climat de suspicion et de méfiance», est-il estimé.

Le journal précise que Le Royaume Uni a joué un rôle «clé» en Libye depuis la réunion en 2004 de Tonny Blair, ancien premier ministre, avec El Gueddafi.

Mercredi, un rapport du parlement britannique a critiqué l’intervention du Royaume Uni en Libye de 2011, le rendant responsable de l’effondrement politique et économique de la Libye.