Sommet arabo-africain de Malabo : M. Abdelkader Messahel représente l’Algérie.

Sommet arabo-africain de Malabo : M. Abdelkader Messahel représente l’Algérie.

Les travaux du 4e Sommet Afrique-Monde arabe se sont ouverts, hier à Malabo (Guinée équatoriale), sous le thème «Ensemble pour le développement durable et la coopération économique», et avec la participation de dirigeants de plus d’une cinquantaine de pays.

Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel, représente l’Algérie aux travaux du sommet de deux jours, aux côtés des dirigeants des pays arabes et africains. Le sommet, placé sous le thème «Ensemble pour le développement durable et la coopération économique», est une occasion pour les participants d’aborder les moyens permettant de booster la coopération et les échanges, notamment dans le domaine économique. Huit pays ont annoncé leur retrait des travaux du sommet à cause de la participation d’une délégation du Front du Polisario. Il s’agit du Maroc, de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, du Qatar, des Émirats arabes unis, de la Jordanie, du Yémen et de la Somalie.

L’Union africaine (UA), qui a insisté sur la participation de la RASD aux travaux du sommet, a toujours soutenu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. La RASD a adhéré, en 1982, à l’Organisation de l’union africaine (OUA). Le Maroc s’en est retiré en 1984. Ce sommet se penche sur l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan d’action adopté lors du 3e sommet, tenu au Koweït en 2013.

Les discussions portent également sur les voies et moyens à même d’approfondir le cadre de coopération à un moment où l’Afrique et le Monde arabe s’emploient à relever collectivement les défis communs auxquels ils font face.

Booster la coopération

Le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a appelé à booster la coopération entre les pays africains et les pays arabes et à relever collectivement les défis communs auxquels ils font face. Dans son allocution, M. Ould Abdelaziz a souligné l’importance de ce rendez-vous qui est «une occasion pour les participants d’aborder les moyens permettant de booster la coopération et les échanges, notamment dans le domaine économique. Huit pays ont annoncé leur retrait des travaux de ce sommet coprésidé par les présidents en exercice de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, à savoir M. Driss Itno Deby, président du Tchad, et M. Mohamed Ould Abdelaziz, suite à la participation d’une délégation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pays membre de droit de l’Union africaine.

Acte constitutif de l’UA : attachement des pays africains

Les pays africains participant   au 4e Sommet Afrique-Monde arabe ont réaffirmé leur attachement à l’Acte constitutif de l’Union africaine. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union africaine ont réaffirmé cet engagement suite à la décision du Maroc de conditionner sa participation par son refus de siéger aux côtés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), membre à part entière et fondateur de l’organisation panafricaine, à ce sommet. Cette demande marocaine qui a été «catégoriquement» rejetée par les pays africains qui ont insisté sur le respect de l’Acte constitutif de l’UA.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union africaine ont, par cette position, réaffirmé leur engagement et leur soutien à la cause sahraouie, rappelant, par la même occasion, que la RASD est un membre à part entière et fondateur de l’UA.

Pour rappel, le Maroc a formulé, en septembre 2016, une demande d’adhésion à l’UA, dont la RASD est membre fondateur. Cette demande doit être compatible avec l’Acte constitutif de l’organisation panafricaine et le plein respect des frontières héritées de l’ère coloniale, avait indiqué, récemment, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. «Si le Maroc souhaite l’adhésion à l’Union africaine, il doit se conformer aux résolutions de l’Union africaine et de l’ONU concernant le Sahara occidental», a-t-il ajouté. La commission de l’UA a rappelé récemment que l’Acte constitutif de l’Union ne contient pas de disposition relative à l’expulsion d’un membre quelconque de l’Union.

En effet, l’article 29 de l’Acte constitutif de l’Union fixant les conditions de l’adhésion, stipule qu’un pays qui veut adhérer à l’UA doit faire une demande qui doit être remise au président de la commission de l’UA. Si cette demande reçoit l’accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, «mais   sans conditions». Dans ce sens, la 41e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), tenue vendredi et samedi dans la ville espagnole   Vilanova, a félicité l’Union africaine pour sa contribution essentielle à la résolution du conflit du Sahara occidental et a dénoncé les tentatives inacceptables du Maroc qui, par son projet d’intégration à l’Union africaine, veut tout simplement «parasiter cette organisation continentale sans en respecter les critères internes contenus dans la charte et l’acte constitutif de l’Union africaine».

Soutien à la cause sahraouie    

L’Afrique dans son ensemble a  renouvelé son soutien à la cause sahraouie, soulignant, par ce message politique «fort et sans ambiguïté», son attachement à préserver l’unité de ses rangs et sa cohésion contre toute tentative visant à les mettre en échec. Les manoeuvres répétées et les pressions exercées par le Maroc sur ses alliés pour tenter d’exclure la République sahraouie du sommet ont buté sur la position de «fermeté et d’intransigeance» des pays africains à se voir imposer un agenda dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Les pays africains ont, en effet, unanimement tenu à rappeler que «les valeurs et principes qui gouvernent l’Union africaine ne sauraient en aucun cas être négociables ou matière à compromis».

Ils ont, dans le même  temps, réaffirmé avec force leur «attachement» aux idéaux de solidarité active avec les peuples luttant pour leur libération, ainsi que pour le parachèvement du processus de décolonisation de l’Afrique. Comme indiqué par la présidente de commission de l’UA, Dlamini Zuma : «Nous continuerons à soutenir les peuples palestinien et sahraoui jusqu’à ce qu’ils recouvrent leurs droits nationaux.» En dépit d’une action de propagande menée tous azimuts depuis quelques mois pour faire croire que l’Afrique était divisée sur la question du Sahara  occidental, le Maroc s’est vu infliger une réponse cinglante à Malabo, éloquemment illustrée par la forte mobilisation et le soutien de l’Afrique en faveur de la position et du statut de la République sahraouie en tant que membre fondateur de l’UA.

Cette mobilisation africaine a été davantage confirmée en ce qu’elle s’est étendue à tous les États membres de l’Union africaine, y compris les alliés traditionnels du Maroc. En effet, sur l’ensemble des pays que compte la Ligue arabe, seuls quatre pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis et Bahreïn), en plus de la Jordanie, se sont retirés des travaux du Sommet, la Ligue arabe se retrouvait  présente par les deux tiers de ses membres. Ce retrait n’a aucunement altéré la poursuite des travaux dans la sérénité, l’unité et la solidarité qui fondent les principes et valeurs de l’Afrique. Par cette position de soutien renouvelé à la cause sahraouie, l’Afrique dans son ensemble entendait délivrer un message politique fort et sans ambiguïté, soulignant son attachement à préserver l’unité de ses rangs et sa cohésion contre toute tentative visant à les mettre en échec. (APS)