Sanglante guerre des stups à Marseille: Deux familles originaires d’Algérie s’entretuent.

Sanglante guerre des stups à Marseille: Deux familles originaires d’Algérie s’entretuent.

Un homme considéré comme un membre important de l’un des clans engagés dans la lutte sanglante autour du trafic de drogue à Marseille a été tué mardi 7 février à l’arme automatique dans une commune voisine du chef-lieu de la cité phocéenne, a-t-on appris de sources concordantes. Il s’agit, selon toute vraisemblance, du premier règlement de comptes entre malfaiteurs de l’année 2017 dans la région marseillaise.

L’homme, qui a été tué vers 21 heures en bas d’une résidence sur un boulevard d’Allauch, est l’un des membres de la famille Remadnia, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

«C’était quelqu’un qui compte» dans les trafics de drogue qui gangrènent certaines cités marseillaises, a décrit une source policière.

L’homme était sorti il y a environ six mois de prison et a été visé par un tir nourri : 30 étuis ont été retrouvés au sol par les enquêteurs de la police judiciaire, a précisé le magistrat, qui s’est rendu sur les lieux.

Sa famille, les Remadnia, compte plusieurs membres suspectés d’être à la tête de l’un des clans qui tentent, par la violence, de contrôler les trafics de drogue marseillais.

Vieille rivalité

Ce clan est engagé, selon les enquêteurs spécialisés, dans une lutte sanglante avec un clan rival, proche des familles Berrebouh et des Tir, une rivalité née autour du contrôle du trafic de drogue dans la cité Font-Vert.

Ces dernières années, ces conflits commerciaux armés ont viré à la vendetta, un meurtre appelant une vengeance : l’opposition entre ces deux clans sont à l’origine d’une partie notable des règlements de compte qui ont ensanglanté Marseille ces dernières années, considèrent les enquêteurs.

Mardi, l’homme âgé de 34 ans a été tué alors qu’il rentrait chez lui avec sa compagne. Appelés vers 21h par des riverains qui avaient entendu les tirs, les pompiers ont expliqué à l’AFP avoir trouvé la victime en arrêt cardio-respiratoire et n’ont pas pu la ranimer.

Les tueurs ont pris la fuite en voiture.

Une femme, âgée de 30 ans environ selon les pompiers, et qui l’accompagnait, «n’était pas visée» et n’a pas été touchée, a précisé la source policière.

2016 a été une année noire pour les règlements de compte, avec 29 morts déplorées dans des homicides de ce type par la police dans les Bouches-du-Rhône, principalement à Marseille et dans ses environs.

Un autre membre de la famille Remadnia, Zakary, 23 ans, avait été abattu en juillet 2014 dans un règlement de comptes, alors qu’il se trouvait au guidon de son scooter.

La justice le suspectait alors de diriger l’un des plans de vente de stupéfiants de la cité Font-Vert et d’être lui-même auteur de plusieurs règlements de comptes.

Au cœur de cette guerre, selon la presse française : les familles Tir et Remadnia sont toutes les deux originaires d’Algérie. Mais la plupart de leurs membres sont étrangers à ce conflit qui les oppose depuis 2010.

En 2012 et en 2014, deux autres membres de la famille Remadnia, Ilias, 25 ans, et Zakary, 24 ans, frère et cousin de la victime, ont été abattus dans un règlement de compte. Plusieurs membres de la famille Tir sont également tombés : Karim, en 2014, âgé de 31 ans, Saïd, en 2011, 60 ans, ou encore Farid, 40 ans, abattu en 2012.

Les clans rivaux seraient, selon magistrats et policiers, à l’origine de 17 règlements de comptes et 5 tentatives de meurtre ayant entraîné la mort de 18 personnes et fait 10 blessés depuis 2010.

Les règlements de compte sur fond de trafic de drogue dans les cités sensibles de la ville ont fait 29 morts en 2016 dans les Bouches-du-Rhône, dont 25 à Marseille, contre 19 en 2015 dans le département.