Prisonnier politique sahraoui croupissant dans les geôles marocaines : Merkhi entame une grève de la faim

Prisonnier politique sahraoui croupissant dans les geôles marocaines : Merkhi entame une grève de la faim

Le prisonnier politique sahraoui Abdulkhalek Merkhi a entamé une grève de la faim ouverte pour protester contre les mauvais traitements infligés par l’administration de la prison marocaine, a indiqué une source sahraouie de droits de l’homme. Selon la même source, citée samedi par l’Agence de presse sahraouie (SPS), « Abdulkhalek a été condamné injustement pour une peine de prison de quatre ans après son arrestation à Gleimam – au sud du Maroc, en raison de ses positions politiques et de ses activités en matière de droits de l’homme. »

L’activiste portugaise, Isabel Lourenço, a affirmé jeudi que la situation des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines est « insoutenable » et constitue « une violation grave » du droit international, dénonçant l’attitude de la communauté internationale qui « s’est rendue complice » en maintenant le silence sur cette occupation. « Il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures et que le silence entourant cette question soit brisé », a-t-elle déclaré au lendemain de la présentation de son rapport 2016 sur la situation des prisonniers politiques sahraouis devant les membres de l’intergroupe « Paix pour le Sahara occidental » au Parlement européen.

Les procédures judiciaires sont illégales, selon cette activiste qui réclame « la libération immédiate » de tous les prisonniers politiques dans la mesure où il n’y a aucune preuve confirmant les crimes dont ils sont accusés. Dénombrant plus de 60 prisonniers politiques sahraouis actuellement dans les prisons marocaines, Lourenço soutient que ces détenus sont humiliés, quotidiennement, par les gardiens, qui encourageaient également les autres prisonniers à les maltraiter.

Tous les prisonniers se plaignent d’infection rénale, de douleur générale dans le dos, essentiellement due à la torture, et de rhumatismes en raison de l’obligation de dormir à même le sol, sans aucun vêtement ni couverture, selon cette activiste portugaise. Elle assure que tous les anciens prisonniers politiques sahraouis rencontrés durant son séjour au Sahara occidental, affirment dans leurs témoignages avoir été victimes de tortures, de longues périodes d’isolement total, d’humiliations, de privation de nourriture, de coups quotidiens et de manque de l’hygiène la plus élémentaire.

Par ailleurs, le Secrétaire général du parti politique espagnol Podemos, Pablo Iglesias, a soutenu que la question sahraouie demeure parmi les préoccupations de son parti sur le plan extérieur, rappelant que les résolutions internationales garantissent au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. M. Iglesias a affirmé, devant les participants à une conférence organisée par son parti, suite aux derniers développements sur la scène politique espagnole, que « Podemos devrait être présent et soutenir toutes les causes justes à l’instar de la cause sahraouie », rapporte l’Agence de presse sahraouie (SPS) samedi.

Plusieurs partis politiques espagnoles à l’instar du parti nationaliste basque ont lancé récemment des appels exigeant de leur gouvernement de « réparer les erreurs du passé en parachevant le processus de décolonisation du Sahara occidental et la tenue d’un référendum d’autodétermination » puisque l’Espagne présidera en décembre prochain le Conseil de sécurité des Nations unies.*

Dans ce sens, le coordinateur espagnol des associations amies avec le Sahara occidental (CEAS-Sahara), José Taboada, a affirmé vendredi que l’Etat espagnol doit adopter, en décembre prochain lorsqu’il présidera le conseil de sécurité de l’ONU, des mesures réelles afin de « fixer une date pour la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». José Taboada a rappelé dans un communiqué de presse dont l’APS a reçu une copie que le « samedi 12 novembre 2016, les associations amies avec le Sahara organisent une nouvelle manifestation à Madrid pour défendre le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la souveraineté permanente sur les ressources naturelles du territoire sahraoui ».

Coïncidant avec la présidence de l’Espagne du Conseil de sécurité des Nations Unies durant le mois de décembre prochain, ajoute le texte, la CEAS souligne « la responsabilité juridique de l’Espagne comme puissance administrant la dernière colonie en Afrique » et exige « une position ferme de l’Espagne, conformément au droit international ».

La manifestation, programmée pour le samedi pour dénoncer les accords de Madrid, verra l’organisation d’une marche qui partira de la gare centrale de Madrid (Atocha) pour prendre fin devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères.