Près d’un million de Rohingya se sont réfugiés au Bangladesh

Près d’un million de Rohingya se sont réfugiés au Bangladesh

Le Bangladesh a accueilli près d’un million de réfugiés de l’ethnie Rohingya qui ont fui les violences en Birmanie, a déclaré lundi l’ambassadeur du Bangladesh aux Nations unies à Genève, évoquant une situation « intenable ».

Depuis le 25 août dernier, quelque 600.000 personnes ont traversé la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh, pour fuir les violences militaires liées à une contre-offensive de l’armée birmane dans l’Etat d’Arakan où vivent les Rohingya, cette minorité musulmane apatride. L’armée birmane répondait à une attaque d’insurgés rohingyas. Cette opération a été qualifiée de nettoyage ethnique par les Nations unies.

« Il s’agit de l’exode le plus important d’un seul pays depuis le génocide rwandais en 1994 », a déclaré Shameem Ahsan, qui s’exprimait lors d’une réunion des donateurs.

« En dépit de certaines affirmations qui disent le contraire, la violence en Arakan n’a pas cessé. Des milliers de personnes continuent d’entrer (au Bangladesh) chaque jour », a-t-il affirmé.

Le ministre bangladais de l’Intérieur se trouve à Rangoon pour des discussions dans le but de trouver « une solution durable » à la crise, a ajouté l’ambassadeur.

Mais, a-t-il ajouté, la Birmanie continue sa « propagande

qui présente les Rohingya comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh ».

« Ce déni flagrant de l’identité ethnique des Rohingya reste un obstacle majeur », a dit l’ambassadeur.

Les Nations unies cherchent à réunir 434 millions de dollars (370 millions d’euros) pour fournir d l’aide à 1,2 million de personnes sur six mois.

« Nous avons besoin d’argent face à des besoins en hausse. Ce n’est pas une crise isolée, c’est la dernière vague d’un cycle de persécutions, de violence et de déplacements qui dure depuis des décennies », a déclaré le responsable de l’aide humanitaire aux Nations unies, Mark Lowcock.

Il a estimé que les engagements se montaient à environ 340 millions de dollars (290 millions d’euros) avant la pause du déjeuner.

L’Union européenne a notamment promis 30 millions d’euros, le Koweït 15 millions de dollars (13 millions d’euros), l’Australie 10 millions de dollars australiens (6,6 millions d’euros) et le Royaume-Uni 12 millions de livres (13 millions d’euros).

Reuters