Le nombre de déplacés et de réfugiés dans le monde a franchi pour l’année 2015 le seuil des 65 millions de personnes fuyant leurs pays en guerre, selon le dernier rapport statistique annuel du Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR), publié ce matin sur son site. Quant aux demandes d’asile, elles s’élèveront en 2017 à 1,9 millions, soit 72% de hausse par rapport à 2016.
En une année le nombre de réfugiés a augmenté de plus de 5 millions par rapport à 2014 (59,5 millions). L’année 2015 a été marquée par un afflux extraordinaire des réfugiés syriens, afghans et africains particulièrement vers l’Europe. Devenu incontrôlable, les chefs d’Etats européens se sont réunis la fin 2015 pour instaurer un quota de réfugiés que devrait recevoir chaque pays. Cette décision n’a fait qu’aggraver la situation et encourager l’immigration clandestine. Ces déplacés sont devenus aujourd’hui une proie facile pour leurs détracteurs et subissent quotidiennement des violences et ils sont même réduits à l’esclavages dans les camps de réfugiés installés dans les pays frontaliers, comme la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Grèce, la Serbie, la Hongrie…etc.
Pour minimiser l’impact de la crise économique plombée par l’afflux des réfugiés, l’Union Européenne a sollicité le gouvernement turc pour prendre en charge les nouveaux flux de réfugiés contre un financement de 3 milliards d’euro par l’UE. En dépit de ces actions et décisions, le déplacement des réfugiés vers l’Europe ne cesse d’accroitre malgré les agressions et les tentatives d’intimidations utilisées par les autorités européennes qui transgressent, de ce fait, la Convention de Genève, de 1951 qui définit les modalités selon lesquelles un État doit accorder le statut de réfugié aux personnes qui en font la demande, ainsi que les droits et les devoirs de ces personnes. La Convention s’applique à toute personne persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. Ces personnes sont protégées par cette convention. Aujourd’hui, les Occidentaux ou les monarchies du Golf refusent de partager les responsabilités équitablement dans l’aide aux réfugiés et aggravent par leur politique de répression la crise humanitaire dans le monde qui prend des proportions dangereuses.
Le rapport du HCR sur la projection des besoins pour la réinstallation en 2017 a recensé plus d’un million de réfugiés qui ont soumis à plus de 30 pays des demandes d’asile ou de réinstallation cette dernière décennie. En attendant la validation de ces demande qui dure plusieurs mois, voire des années, le nombre prévu de personnes ayant besoin d’une réinstallation en 2017 dépassera 1,19 million, en hausse de 72% par rapport à 2016. Raison pour laquelle le HCR prévoit de soumettre les dossiers de candidature de 170 000 réfugiés pour la réinstallation l’année prochaine, sachant que l’objectif actuel est de 143 000 en 2016. Ces demandes concerneront les réfugiés syriens (40%), le Soudan (11%), l’Afghanistan (10 %) et la République démocratique du Congo (9 %). Etant l’unique solution pour faire face à la crise des réfugiés, les pays du monde entier y compris de l’Afrique du Nord devraient recevoir d’ici 2017 un nombre plus important par rapport aux années précédentes.
