Le roi du Maroc impliqué dans un réseau international d’évasion fiscale, Mohammed VI pris la main dans le sac

Le roi du Maroc impliqué dans un réseau international d’évasion fiscale, Mohammed VI pris la main dans le sac

uneSlide-المغرب-الجزائر-خصمنا-وعدوتنا-الأولى-aecb9.jpgLe roi du Maroc est-il au-dessus des lois?

Près de 8 millions d’euros déposés sur un compte ouvert à son nom chez Hsbc Private Bank à Genève, filiale de la banque britannique Hsbc, ont échappé au fisc marocain. Le souverain chérifien cachait son identité derrière un code interne portant le numéro 5090190103.

Le monarque le plus riche d’Afrique est un fraudeur. Le quotidien Le Monde vient de le démontrer. «Un compte bancaire au nom de «Sa Majesté le roi Mohammed VI», codétenu avec son secrétaire particulier, Mounir El-Majidi, a été ouvert le 11 octobre 2006 chez Hsbc Private Bank à Genève. L’identité royale se réfugiait derrière un code interne (BUP, pour «business partner») répertorié dans les livres de la banque: 5090190103.», écrit le journal français qui affirme détenir des documents qui le prouvent. Près de 8 millions d’euros ont été déposés sur ce compte en l’espace de six mois seulement. «Entre l’automne 2006 et le 31 mars 2007, période couverte par les listings que nous avons pu consulter, le montant maximal enregistré sur ce compte était de 7,9 millions d’euros.» ajoute la même source alors qu’il est illégal pour tout Marocain résidant dans son pays d’en détenir un à l’étranger.

Que signifie cette transgression, ce passe-droit? Le roi du Maroc est-il au-dessus des lois? Ce qui est interdit pour les Marocains ne l’est apparemment pas pour lui. Qu’en pensent les journalistes qui ont mené l’enquête? «Dans un tel contexte, la révélation d’un compte ouvert en Suisse au nom du roi est politiquement sensible – même si le montant de près de 8 millions d’euros qui y figure semble modeste, en regard d’une fortune personnelle». Justement, parlons-en. A combien s’élève-t-elle? Le magazine financier américain Forbes classe l’héritier de Hassan II parmi les personnalités les plus riches du monde. «Il est à la tête d’un joli pactole s’élevant à 2,5 milliards de dollars… et il caracole à la septième place des rois les plus aisés du monde sur une liste comprenant 15 souverains», rapportait le Courrier international, le 9 juillet 2009 s’appuyant sur le rapport de cette publication spécialisée dans l’évaluation des fortunes des grandes célébrités du monde, qui l’avait classé en tête du hit-parade de l’accroissement des richesses en 2008. Pendant ce temps-là le peuple marocain tire la langue. Plus de 5 millions des sujets d’Amir Al Mouminine vivent avec 10 dirhams par jour (0,88 euro) tandis que le salaire minimum légal est de 55 dirhams par jour (5 euros). Scandaleux. Une misère sur laquelle a surfé la branche maghrébine d’Al Qaîda, en 2013, pour inciter les Marocains au djihad. Dans un message audiovisuel Aqmi avait fait référence à la corruption et à l’affairisme du Palais royal en mettant en exergue la colossale fortune qui classe Mohammed VI parmi les monarques les plus riches de la planète tout en faisant un parallèle avec la pauvreté dans laquelle se démènent ses sujets. Catherine Graciet et Éric Laurent avaient déjà fait le lien entre la paupérisation des Marocains et le matelas financier sur lequel s’adosse leur souverain dans leur livre dédié aux manoeuvres mafieuses de Leila Trabelsi, l’épouse du président tunisien déchu Ben Ali. «La plupart des dirigeants pillent leur pays en confisquant à leur peuple les richesses. Au Maroc, c’est le peuple qui, chaque jour que Dieu fait, enrichit le roi en achetant les produits de ses entreprises», soulignaient-ils dans leur livre La Régente de Carthage (La Découverte, 2009). «Nous démontons non seulement les mécanismes d’un système, mais aussi les ressorts psychologiques internes qui ont transformé le prétendu «roi des pauvres» en un véritable «roi prédateur» écrivaient-ils dans un ouvrage consacré au roi du Maroc paru en 2012 aux éditions du Seuil. Reste que le pactole qu’il a amassé a toujours été entouré d’un halo. L’enquête menée par les journalistes du Monde vient de casser un tabou. Elle révèle qu’il n’a pas été acquis à la sueur de son front. Reste à savoir si l’argent qui a transité par une banque suisse n’était pas destiné à être blanchi. Le Maroc étant le premier producteur mondial de cannabis…