L’Algérie est une puissance régionale pour l’IPEMED.

L’Algérie est une puissance régionale pour l’IPEMED.

Au moment où s’ouvrent à Alger les travaux du premier forum africain d’investissement et d’affaires, l’Algérie est de plus en plus perçue de l’autre côté de la Méditerranée comme le pivot central de la coopération internationale. C’est du moins le regard que vient de porter ce samedi Jean Louis Guigou, président de l’IPEMED, (Institut de prospective économique du monde méditerranéen).

Dans une note d’analyse émanant ce samedi de la direction de l’Institut, intitulée « l’Algérie à la croisée des chemins », M. Guigou revient sur les différents points forts de la position de l’Algérie sur la scène régionale et internationale mais aussi sur les défis auxquels est confronté le pays qui, pourtant, « est en passe de retrouver son destin de grande puissance en Méditerranée et en Afrique.»

Dans son analyse, le directeur de l’IPEMED replonge dans le processus de développement qu’a emprunté l’Algérie depuis trois décennies, à savoir « celui de l’industrialisation du Nord de l’Afrique, de l’Egypte au Maroc. En effet, depuis 1980, presque tous les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée s’industrialisent. »

Pour ce qui est des politiques publiques mises en œuvre ces dernières par le gouvernement, l’auteur de « l’Algérie à la croisée des chemins » notera que « consciente de son retard, l’Algérie accélère sa diversification économique. Le monde patronal et le secteur privé font de plus en plus entendre leur voix. Le thème de la diversification industrielle est au centre des réflexions et des propositions. Sont désormais considérées comme prioritaires, les industries d’assemblage (automobile et technique), les industries de base (sidérurgie et pétrochimie), l’industrie agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique, et l’industrie numérique. »

En revanche, pour atteindre les objectifs escomptés, l’Algérie est appelée à surmonter certaines difficultés reconnait Jean Louis Guigou, qui énumérera, entre autres, « la première est de faire revenir ses élites de France, d’Europe et d’Amérique du Nord, (…) La seconde difficulté est de retrouver le chemin de l’intégration et de la coopération avec les autres pays du Maghreb, et en particulier avec le Maroc. L’Union du Maghreb permettrait ainsi de constituer un bassin économique intégré de 100 millions d’habitants, véritable plateforme industrielle et logistique pour aller plus au sud, vers Afrique subsaharienne (…) Enfin, la troisième difficulté c’est peut-être de réconcilier, enfin, ces deux pays amis – la France et l’Algérie.

Comment retrouver les chemins de la confiance si ce n’est en construisant ensemble un grand projet historique qui est celui de « l’Algérie à la croisée des chemins ». Les Algériens et les Français sont à la Méditerranée, ce que les Allemands et les Français sont à l’Europe : des frères ennemis qui doivent redevenir de vrais bons amis capables de construire ensemble leur avenir mais aussi l’avenir au sein d’un ensemble Afrique – Méditerranée – Europe, transformant les relations Nord/Sud en relations de confiance, de coproduction, et de mobilité généralisée. »

En outre, l’IPEMED prend part au forum africain sur l’investissement qui se tient actuellement à Alger où il animera demain dimanche un atelier sur la coproduction.