Irak: les Kurdes votent aujourd’hui pour leur indépendance

Irak: les Kurdes votent aujourd’hui pour leur indépendance

Les Kurdes d’Irak votaient lundi en faveur de leur indépendance, malgré de vives oppositions à Bagdad et à l’étranger, lors d’un référendum historique qui doit ouvrir la voie à un État.

Si le résultat du scrutin, attendu 24 heures après la fermeture des bureaux, ne fait aucun doute –la majorité des Kurdes étant acquis au « oui »–, le président de la région autonome Massoud Barzani a prévenu que ce vote n’entraînerait pas immédiatement l’annonce de l’indépendance mais plutôt le début de « discussions sérieuses avec Bagdad ».

Initié par M. Barzani, ce référendum se tient non seulement dans la région autonome du Kurdistan (nord), qui comprend les provinces d’Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk, mais aussi dans des zones disputées avec le gouvernement central irakien.

Une foule nombreuse s’est rendue dès l’ouverture dans les bureaux de vote des deux grandes villes à Erbil et Souleimaniyeh, ont constaté les journalistes de l’AFP.

A Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan, Diyar Omar, un employé de 40 ans, est venu voter en habit traditionnel kurde.

« Nous allons obtenir notre indépendance par les urnes et je suis très heureux d’être le premier », a-t-il affirmé à son arrivée au bureau de vote.

Une fête

A Erbil, devant le plus important bureau, une vache a été égorgée avant le début du vote alors qu’une longue file d’électeurs en habit traditionnel patientait.

« J’ai apporté cette vache car aujourd’hui c’est la naissance de l’Etat, c’est la tradition d’égorger une vache lors des naissances », a expliqué Dalgach Abdallah, un avocat 27 ans.

« C’est une fête aujourd’hui. C’est pour cela que j’ai mis l’habit traditionnel acheté pour l’occasion », a dit Diyar Aboubakr, 33 ans, un travailleur journalier.

Cette consultation constitue toutefois un pari risqué car le Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi, a fait savoir qu’il prendrait « les mesures nécessaires » pour préserver l’unité du pays.

Des pays voisins comme la Turquie et l’Iran, inquiets de voir leurs minorités kurdes suivre l’exemple, ont aussi menacé de représailles.

L’Iran a fermé ses frontières avec le Kurdistan à la demande du gouvernement de Bagdad, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

La Turquie allait elle aussi fermer sa frontière avec le nord de l’Irak, a annoncé le président Recep Tayyip Erdogan.

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 18H00 (15H00 GMT) pour permettre aux quelque 5,3 millions d’inscrits de se prononcer.