Immigration : Le vice-chancelier allemand réclame une nouvelle politique d’asile dans l’UE

Immigration : Le vice-chancelier allemand réclame une nouvelle politique d’asile dans l’UE

actualite2[82098].jpgLa politique du droit d’asile dans l’Union européenne doit être unifiée et renforcée, et les réfugiés répartis de manière juste entre les pays, a réclamé, hier dans la presse, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, avec son collègue social-démocrate, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

La politique du droit d’asile dans l’Union européenne doit être unifiée et renforcée, et les réfugiés répartis de manière juste entre les pays, a réclamé, hier dans la presse, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, avec son collègue social-démocrate, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

“La réaction qui a eu lieu jusqu’à présent n’est pas à la mesure des exigences que l’Europe doit avoir vis-à-vis d’elle-même’’, écrivent les deux hommes forts du parti SPD dans le gouvernement d’Angela Merkel, dans une tribune parue dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS). Parlant d’un « devoir de générations », Sigmar Gabriel et Frank-Walter Steinmeier estiment qu' »une juste répartition des réfugiés en Europe est nécessaire ».

L’Allemagne apparaît débordée par l’arrivée dans le pays d’un nombre sans précédent de réfugiés, avec des demandes d’asile prévues pour atteindre le niveau record de 800.000 en 2015.

Au moment où, mercredi dernier, cette prévision record était dévoilée, Sigmar Gabriel avait déjà accusé l’UE d' »échouer lamentablement », tandis que le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, appelait la Commission européenne à « agir contre les pays-membres qui n’assument pas leurs devoirs ».

« Une situation, dans laquelle, comme c’est le cas aujourd’hui, seuls quelques pays membres portent l’entière responsabilité est aussi peu gérable qu’un système, qui pèserait unilatéralement sur les pays, qui par hasard forment les frontières extérieures de l’Union européenne », ont insisté à nouveau dimanche Sigmar Gabriel et Frank-Walter Steinmeier.

Les deux ministres demandent la mise en place d’un « codex européen de l’asile », garantissant un même statut de l’asile dans toute l’Union européenne, et une politique européenne intégrée en la matière « nouvelle et plus ambitieuse ». Alors que l’Allemagne reçoit un grand nombre de réfugiés des pays des Balkans, désormais considérés comme sûrs, ils souhaitent également que les personnes ne pouvant pas prétendre au droit d’asile « retournent dans leurs pays d’origine », auxquels ils demandent une collaboration plus grande.

Mae italien : « La crise des migrants risque d’arracher « l’âme » de l’UE »

Une aggravation de la crise de l’immigration menace d’arracher « l’âme » de l’Union européenne, a estimé de son côté le ministre italien des Affaires étrangères, s’alarmant d’une possible remise en question des accords de Schengen. Des scènes chaotiques comme celles de vendredi et samedi à la frontière entre la Grèce et la Macédoine représentent une réelle menace pour la libre-circulation des personnes à travers le bloc, a regretté Paolo Gentiloni dans une interview publiée par le quotidien romain Il Messaggero. Des débordements ont eu lieu à la frontière gréco-macédonienne où plusieurs milliers de personnes avaient finalement pénétré en Macédoine, et une vaste opération en Méditerranée a permis de secourir environ 3.000 migrants.

Pendant des semaines, la Macédoine a toléré l’entrée massive de migrants sur son territoire en provenance de la Grèce, mais le gouvernement de Skopje avait décrété jeudi dernier l’état d’urgence et dépêché dans cette zone des forces de police et l’armée pour contenir ce flux. L’Europe court le risque de montrer « le pire d’elle-même » en matière d’immigration, a mis en garde le ministre : « égoïsme, prises de décision hasardeuses et disputes entre les Etats membres ».

« Je suis très inquiet. Aujourd’hui, c’est sur cette question (de l’immigration, ndlr) que l’Europe, soit redécouvrira son âme soit la perdra pour de bon », a-t-il asséné, exhortant les partenaires européens à commencer à travailler sur une solution commune à la crise.

L’alternative, a averti le ministre italien, serait l’effondrement des accords de Schengen permettant de circuler librement dans une grande partie de l’Europe continentale. « Ce qui est en danger est l’un des piliers fondamentaux de l’Union européenne : la libre circulation des personnes », a insisté Paolo Gentiloni.

« De la côte sicilienne à Kos, de la Macédoine à la Hongrie et à Calais, les tensions montent et, au fil du temps, pourraient remettre Schengen en question ».

« Pouvons-nous imaginer une Union sans Schengen ? Un retour aux anciennes frontières ? », s’est-il interrogé. « Les migrants n’arrivent pas en Grèce, en Italie ou en Hongrie. Ils arrivent en Europe. Voilà pourquoi les règles d’accueil doivent être ‘‘européanisées’’ », selon lui.

R. I.