Immigration: 2.000 Algériens ont demandé l’asile en France en 2016.

Immigration: 2.000 Algériens ont demandé l’asile en France en 2016.

2.000 Algériens ont demandé asile en France en 2016, selon les dernières statistiques sur le droit d’asile publiées hier par le Figaro. Un contingent, en 9e position parmi les demandeurs d’asile en France, qui fait partie des 90.000 dossiers officiellement déposés.

Dans le top 10, le hit parade est partagé entre l’Afghanistan (5.500), le Soudan (5.400) et Haïti (5.100), alors que l’Algérie devance la Chine avec ses 1.900 demandeurs d’asile. En 2013, ils étaient 1.477 Algériens à avoir demandé l’asile alors qu’une année plus tôt, ce sont 1.162 dossiers algériens déposés, indiquait le rapport du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, de l’Assemblée française, relatif à «l’évaluation de la politique de l’accueil des demandeurs d’asile».

Cette augmentation dans le nombre des demandeurs d’asile trouve sa raison dans le tour de vis donné par les Allemands concernant leur politique d’émigration et de droit d’asile particulièrement à l’adresse des sans-papiers maghrébins. Selon l’analyse du journal français, marqué à droite, l’augmentation officielle des demandes a atteint 10% cette année. En effet, la France a enregistré 79.130 demandes d’asile en 2015, en hausse de 22% par rapport à 2014. «On assiste à une reprise de la demande d’asile et à un recentrage sur les pays en fort besoin de protection», avait alors déclaré le directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui s’attendit pour 2016 à «une poursuite maîtrisée de la hausse de la demande en France». Une prédiction vérifiée par des chiffres qui cachent, selon le Figaro, une «pratique administrative» de plus en plus répandue. «25% des demandeurs d’asile qui se présentent en préfecture sont aujourd’hui orientés vers la procédure de renvoi dans le pays de premier accueil, dite procédure Dublin ; le pourcentage a même tendance à augmenter ces derniers mois», confie un haut fonctionnaire au quotidien hexagonal.

Ainsi, le candidat concerné ne passe pas par la case Ofpra ; il est directement orienté vers une autre voie qui devrait en principe le conduire, à terme, vers une expulsion dans le pays de premier accueil où sa demande est censée être traitée. Un flux migratoire issu de l’Italie ou la Grèce, principales portes d’entrée en Europe, qui échappe à l’expulsion, même pas un clandestin sur dix, affirme le journal, les Algériens sont dans une autre logique. En effet, même s’ils sont trois fois moins nombreux qu’en 2012, ils continuent néanmoins à être expulsés. En 2015, 831 Algériens ont été victimes de cette mesure administrative sur les 10.471 expulsions enregistrées de ressortissants étrangers, européens ou non. Une fois n’est pas coutume, les Algériens sont arrivés loin derrière les Roumains (2.422) et les Albanais (1.934) mais devancent les Tunisiens (772) et les Marocains (731). A elles cinq, ces nationalités totalisent 63% de l’ensemble des expulsions, selon les chiffres officiels.

Pourtant, les reconduites à la frontière des Algériens sont moins importantes que les années passées puisque pour les huit premiers mois de 2013, on comptabilisait 1.015 Algériens, entrés illégalement sur le territoire français, qui ont été reconduits à la frontière. Beaucoup moins que les 1.900 Tunisiens et 1.370 Marocains recensés. Comparé à 2012, le nombre d’expulsés d’origine maghrébine est deux fois moins élevé. En effet, et sur les 36.800 personnes expulsées cette année, 2.395 étaient des nationaux se classant derrière les Marocains avec 2.896 et avant les Sénégalais avec 1.760 reconductions à la frontière.

Pourtant ces expulsions, passées souvent sous silence par les autorités algériennes, ont été dénoncées par Houari Kaddour, le Secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH qui avait condamné la façon «inhumaine» de la déportation et des mauvais traitements subis par les 7.835 Algériens expulsés d’Europe en 2015.

Les expulsions se font sur la base d’accords de réadmission signés par Alger avec six pays d’Europe réputés avoir la préférence des clandestins algériens. La France, en première, suivie de l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Suisse ont, en effet, signé entre 1994 et 2007 des accords de réadmission pour le rapatriement des ressortissants algériens en situation irrégulière.