Faiblesse du nombre des étudiants africains dans les filières scientifiques et techniques

Faiblesse du nombre des étudiants africains dans les filières scientifiques et techniques

f87c9580c1bcbc6d8f35c504ee58bc7a_L.jpgWASHINGTON – La Banque mondiale a relevé une forte faiblesse du nombre des étudiants africains dans les filières scientifiques et techniques, en appelant à redresser ce déséquilibre dans les systèmes d’éducation pour contribuer à accélérer la transition économique de l’Afrique.

 »Actuellement, les diplômés africains sortent majoritairement des filières littéraires et de sciences humaines alors que la part des étudiants en science, technologie, ingénierie et mathématiques ne représente en moyenne que 25 % des effectifs », a indiqué le vice-président de la BM pour la région Afrique, Makhtar Diop.

Si le continent africain connaît une croissance économique remarquable de 4,5% par an en moyenne depuis une dizaine d’années, il faut cependant que cette croissance se traduise par une baisse significative de la pauvreté et une amélioration des conditions de vie de tous les Africains.

Avec la découverte continuelle de nouveaux gisements de pétrole, de gaz et de minerais, tout l’enjeu est de parvenir à extraire et commercialiser ces ressources puis d’investir les recettes générées dans des secteurs vitaux pour le développement dont celui essentiellement de l’éducation de qualité, a recommandé ce haut responsable de la BM.

A ce propos, il a préconisé plusieurs mesures qui permettraient d’adapter l’enseignement supérieur aux besoins de l’économie du 21e siècle et d’élargir les perspectives de carrière des jeunes africains. Ces actions, a-t-il précisé, s’articulent essentiellement autour des partenariats que ce soit entre établissements universitaires, en Afrique et ailleurs, entre universités et secteur privé et entre pays africains et nouveaux partenaires d’investissement d’Asie et d’Amérique latine.

Des réformes systémiques sont également indispensables, notamment pour améliorer la qualité de l’éducation à tous les niveaux et rendre l’enseignement supérieur plus conforme aux attentes des employeurs. En outre, a-t-il poursuivi, la diaspora africaine représente un puissant moteur pour la promotion scientifique et technologique sur le continent, en suscitant un regain d’intérêt en faveur des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques en Afrique.

 »Nous devons mobiliser une vaste alliance composée de décideurs, d’institutions financières internationales et d’universitaires en Afrique et à l’étranger. Dans le même temps, les universités africaines doivent passer la vitesse supérieure en matière d’excellence locale », a-t-il insisté.

Un certain nombre d’universités américaines et européennes ont établi des campus et des programmes à l’étranger, notamment en Asie et au Moyen-Orient,  »mais le nouveau territoire à explorer est l’Afrique », a encore indiqué M. Diop, en avançant que dans les dix années qui viennent, plus de 11 millions de jeunes Africains entreront chaque année sur le marché du travail.

Les nouveaux partenaires de l’Afrique qui sont le Brésil, la Chine, l’Inde ou la Corée du Sud  »ont un rôle essentiel à jouer dans le développement du capital humain en Afrique, car ils ont su élaborer des cursus d’enseignement supérieur concourant à la modernisation de leurs économies », a-t-il rappelé.

Pour le vice-président de la BM, ce type de partenariats permettra de mettre en place plus rapidement une approche concertée pour faire progresser la science et la technologie en Afrique et aider les jeunes Africains à satisfaire leurs aspirations, et aidera aussi les entreprises à recruter sur place des jeunes talents compétents pour pouvoir se positionner avec succès sur les marchés internationaux et développer leurs activités.