Des attentats et des attentes…

Des attentats et des attentes…

arton9224-f2f4a.jpgLa semaine écoulée aura été encore une fois marquée par des attentats sanglants, dont celui qui a visé la Turquie en sa capitale et la fusillade sur une plage en Côte-d’Ivoire dimanche dernier.

Si, en ce qui concerne Ankara l’enquête aurait identifié la main de la mouvance kurde de Syrie, Abidjan aurait été la cible d’AQMI qui a revendiqué l’attaque de la station balnéaire du Grand Bassam. Bilans lourds en pertes humaines et psychose par-delà les frontières du pays, le terrorisme ne cesse d’affirmer ses capacités de nuisance malgré la coopération internationale qui promet de vaincre le mal au lendemain de chaque tragédie.

Avant-hier, c’est en Belgique que des échanges de tirs nourris ont encore défrayé la chronique en se terminant par la neutralisation d’un forcené, abattu après avoir blessé pas moins de quatre policiers dont un assez grièvement.

Nonobstant les spéculations sur la nationalité du terroriste éliminé- un Algérien ?- les premières indications fournies en guise d’ informations dressent le profil du criminel islamiste de base : Littérature salafiste et chargeurs de kalachnikov retrouvés près de sa dépouille, les héritiers de Ben Laden laissent tous une trace quasi génétique.

Ainsi, tandis que les attentats se multiplient dans les pays du Sud exposés à l’instabilité chronique, sur fond de détresse économique, l’actualité des grandes puissances est aussi dominée par la menace terroriste. Pourtant, il n’est pas sûr que la malédiction commune du « jihadisme » puisse tisser des liens de solidarité et de fraternité entre ces peuples victimes.

Islamophobie d’Etat

Des rapports non publiables de plusieurs instituts de sondage rendraient compte de l’explosion du sentiment islamophobe dans les pays occidentaux, faisant apparaître un lien de causalité évident entre le traitement médiatique de l’activité terroriste de type islamiste et le rejet des Musulmans, tous assimilés aux « fous d’Allah « .

Les gouvernements tentent de cacher cette réalité par une timide dénonciation de l’amalgame, quand les partis nationalistes sont autorisés à mener leur propagande xénophobe virulente qui participe aussi, selon des experts, à radicaliser les jeunes musulmans souffrant de la stigmatisation comme bonus à leur exclusion bien antérieure au phénomène, jihadiste.

La guerre en Syrie, prétexte d’abord à un remodelage du Moyen-Orient, est devenue le foyer de convergence des soldats du terrorisme international version « Daech » Multinationale du crime barbare à la rhétorique religieuse simpliste, l’acronyme de l’État Islamique, ISIS en anglais, s’est vite attribué le rôle d’épouvantail capable de faire trembler des États comme c’est malheureusement le cas pour la Tunisie voisine, qui a pu tout de même résister à une offensive guerrière menée à partir du sol libyen.

Test tunisien

L’attaque de Ben Guerdane restera un tournant historique pour la région en proie aux pires dépassements de la nébuleuse terroriste, depuis que l’ex-Jamahiriya s’est transformée en sanctuaire de la subversion. Moment charnière comparable à la tragédie de Tiguentourine, qui fut aussi la réponse ferme de l’État algérien à toutes sortes de menaces extérieures.

Détermination et expertise, passant par l’élimination sans bavure du premier « émir » de Daech-Algérie par l’allégeance de Jund El Khilafah, le sinistre Abdelmalek Gouri, neutralisé aux Issers à Boumerdès quand son groupe voulait installer son fond de commerce au lendemain de l’enlèvement et de l’assassinat du citoyen Français Hervé Gourdel dans un massif montagneux de la wilaya de Bouira.

D’autres mercenaires ont été mis hors d’état de nuire depuis, à l’instar de Mouloud Baal, alias Abou El Moundhir, chef d’un groupe armé affilié à Daech tombé dans les filets des services de sécurité à Gouraya dans la wilaya de Tipasa.

Crise sécuritaire et alibi de tourments géopolitique, le terrorisme dit « djihadiste » menace des peuples entiers par son effroyable violence physique et ses objectifs pernicieux dont celui de livrer des pays, sortis du colonialisme par d’héroïques combats pour l’émancipation, à leurs bourreaux d’hier. Sous le prétexte fallacieux d’un appui nécessaire pour restaurer la sécurité. Ni le peuple d’Algérie ni celui de la Tunisie ni même les frères Libyens, en plein déchirements, ne sont assez dupes pour l’accepter.