Conclave de L’ONU sur la Corée du Nord: Pyong Yong menace

Conclave de L’ONU sur la Corée du Nord: Pyong Yong menace

L’accalmie dans la crise coréenne enregistrée depuis quelques jours, avec les propos tenus par le président américain de ne pas recourir forcément à la force militaire contre Pyong Yong est confrontée aux sanctions que l’ONU peut décider à l’encontre de la Corée du Nord.

Après une confrontation diplomatique opposant Washington à Pyong Yong et le spectre d’un conflit armé, les propos tenus par le président américain qui dit ne pas préférer l’option militaire contre la Corée du Nord, ont permis d’espérer le lancement du dialogue. Cependant, les sanctions que l’ONU préparait hier contre Pyong Yong font craindre de nouveau l’éclatement d’une guerre.

Le Conseil de sécurité de l’ONU réfléchissait hier sur de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord à l’initiative de Washington qui a cependant allégé un projet de résolution sévère à l’égard de Pyongyang pour tenter de vaincre les réticences de Moscou et Pékin. La position officielle de la Chine et de la Russie, dotées d’un droit de veto, sur un texte amendé et définitif publié dimanche par Washington, n’est pas connue. Le premier projet de résolution américain, rendu public mercredi, était maximal sur absolument tout pour sanctionner l’essai nucléaire nord-coréen, selon les termes d’un diplomate, cité par l’AFP. Il prévoyait notamment un embargo total et immédiat sur le pétrole, les produits pétroliers et le gaz, le renvoi en Corée du Nord de ses expatriés, le gel des avoirs de Kim Jong-Un, l’interdiction d’importer du textile nord-coréen et des inspections au besoin par la force de navires en haute mer suspectés d’acheminer des cargaisons interdites par les résolutions de l’ONU. Après quatre jours de négociations ardues avec principalement la Chine et la Russie, deux soutiens de la Corée du Nord avec laquelle ces pays partagent une frontière, l’embargo pétrolier est devenu «progressif» et devrait dépendre des évolutions de la position nord-coréenne. L’embargo sur le gaz naturel est maintenu mais pour lé pétrole les ventes seraient limitées à 500.000 barils pendant trois mois à partir du 1er octobre pour passer à 2 millions de barils à partir du 1er janvier pour une période de 12 mois, selon une copie du projet de résolution obtenue par l’AFP. Le gel des avoirs du dirigeant nord-coréen, dont Pékin et Moscou ne voulaient pas, est retiré du texte, tandis que l’interdiction concernant le textile a été approuvée par les pays du Conseil de sécurité ayant un droit de veto. Les mesures concernant les expatriés nord-coréens et les inspections par la force de navires suspects sont moins sévères que dans le texte initial. La Corée du Nord promet à Washington de riposter aux nouvelles sanctions.

La riposte de Kim Jong-Un

Washington paiera le «prix» en cas d’aboutissement du projet de résolution américain au Conseil de sécurité des Nations unies, a prévenu dimanche la Corée du Nord à la veille d’un vote sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang. La Corée du Nord a averti hier Washington qu’elle leur infligerait «la plus grande des souffrances et des douleurs» s’ils persistaient à pousser l’Onu à durcir les sanctions à son encontre suite au sixième essai nucléaire du pays. Dans un communiqué reproduit par l’agence de presse officielle KCNA, le ministère des Affaires étrangères avertit que «si Washington met en place cette « résolution » illégale sur un durcissement des sanctions, la Corée du Nord fera en sorte d’être absolument sûre que les États-Unis en paieront le prix». «Les mesures qui seront prises causeront aux États-Unis la plus grande des souffrances et des douleurs de toute leur histoire», poursuit le ministère. «Le monde sera témoin de la façon dont la Corée du Nord dompte les gangsters américains en lançant une série d’actions qui seront plus dures qu’ils ne l’auraient jamais imaginé», ajoute-t-il. Le Conseil de sécurité de l’Onu est appelé par Washington à se prononcer lundi sur de nouvelles sanctions sévères contre la Corée du Nord, accusée de menacer la paix avec ses programmes d’armement nucléaire et conventionnel.

Génocide contre les musulmans de la Birmanie: L’ONU dénonce le massacre

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein a condamné, lundi 11 septembre, le massacre des musulmans myanmarais avant de souligner que les attaques planifiées par des membres de l’armée de ce pays contre la minorité musulmane rohingya était un nettoyage ethnique. « Après le massacre de centaines de leurs concitoyens, plus de 300 000 musulmans rohingyas ont fui vers le Bangladesh voisin. Cela intervient alors que des rapports font état du massacre, de l’incendie de village et de siège de cette minorité la plus persécutée au monde par des membres de l’armée de ce pays», a-t-il déploré. « J’appelle le gouvernement myanmarais à mettre fin à ses opérations militaires cruelles et s’engager à répondre de toutes ces discriminations généralisées et ouvrir une enquête sur toutes les violations », a-t-il réitéré. « Le gouvernement devrait cesser de prétendre que les Rohingyas mettent le feu à leurs propres maisons», a-t-il poursuivi, dénonçant un «déni complet de la réalité».

« Le gouvernement du Myanmar empêche les enquêteurs de l’ONU de se rendre sur les lieux du drame. On ne pourra donc pas examiner la situation actuelle , mais la situation semble être un exemple classique de nettoyage ethnique », a-t-il dénoncé. Le Bangladesh a dénoncé la semaine dernière le minage de la zone frontalière entre les deux pays, après une série d’explosions qui ont grièvement blessé des Rohingyas fuyant la violence. Zeid Ra’ad Al Hussein s’est dit « consterné par les informations selon lesquelles les autorités de Birmanie ont commencé à poser des mines le long de la frontière avec le Bangladesh » et «d’avoir appris que les réfugiés qui ont fui la violence ne pourront revenir que s’ils peuvent fournir une preuve de leur nationalité ». Cette mesure ressemble à un stratagème cynique visant à transférer de force un grand nombre de personnes sans qu’elles puissent revenir, a-t-il tancé.

Mounir Abi