Cachemire indien : 17 soldats tués dans l’attaque d’une base militaire par des hommes armés

Cachemire indien : 17 soldats tués dans l’attaque d’une base militaire par des hommes armés

180916_kashmir_indian_soldier.jpgDes hommes armés se sont infiltrés, dimanche, dans une base militaire au Cachemire indien, une région minée par des violences, tuant lors de l’attaque 17 soldats de l’armée indienne.

Dix-sept militaires indiens ont été tués, dimanche 18 septembre, dans une attaque perpétrée contre une base au Cachemire indien, miné depuis des semaines par des violences meurtrières. Il s’agit de la plus violente attaque de ces dernières années dans cette région himalayenne au cœur d’une dispute territoriale entre l’Inde et le Pakistan.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a condamné une « lâche attaque terroriste ». « Je promets à la nation que les responsables de cette attaque ignoble ne resteront pas impunis », a-t-il ajouté sur son compte Twitter.

« Le Pakistan est un État terroriste qui devrait être désigné et isolé comme tel » a, de son côté, affirmé le ministre indien de l’Intérieur Rajnat Singh sur Twitter, sans toutefois attribuer directement la responsabilité de cette attaque à ce pays voisin.

Des assaillants lourdement armés, venus du Pakistan, se sont infiltrés avant l’aube dans cette base de l’infanterie indienne située à Uri, où sont déployés des centaines de soldats. Puis, ils ont ouvert le feu, entraînant la riposte de l’armée indienne.

Cette attaque a fait « un grand nombre de victimes. Nous saluons le sacrifice de 17 soldats martyrs », a déclaré l’armée dans un communiqué. « Dans la contre-attaque, quatre terroristes ont été éliminés et les opérations de nettoyage sont en cours », peut-on lire dans le texte.

L’affrontement s’est poursuivi pendant plusieurs heures et l’armée indienne a déployé des hélicoptères pour évacuer 20 soldats blessés dans l’attaque, ont indiqué des sources militaires à l’agence Reuters.

D’après le colonel S. D. Goswami, porte-parole de l’armée, les rebelles avaient d’abord attaqué une base de l’infanterie proche de la Ligne de Contrôle (Loc) qui sépare l’Inde du Pakistan, avant de s’en prendre à la base d’Uri, située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Srinagar, la principale ville de la région.

Près de 90 Cachemiris tués en deux mois

La mort début juillet de Burhan Wani, rebelle charismatique tué par les forces de sécurité indiennes, a embrasé le Cachemire indien. La région, que se disputent New Delhi et Islamabad depuis 1947, est plongée dans l’un de ses pires cycles de violences depuis la décennie noire des années 1990.

© Stéphie Bourgoing, RFI

En un peu plus de deux mois, les troubles ont coûté la vie à au moins 87 Cachemiris tandis que des milliers de personnes ont été blessées.

Depuis des décennies, différents groupes séparatistes font la guerre à l’armée indienne, qui a déployé dans la région environ 500 000 soldats, pour exiger l’indépendance du territoire ou sa fusion avec le Pakistan.

L’Inde, à l’instar du Pakistan, revendique la totalité de la région et des dizaines de milliers de personnes, en grande majorité des civils, ont perdu la vie dans le conflit.