Premier grand rendez-vous européen de 2010 pour le secteur automobile, le salon de Genève présente à partir de mardi une centaine de «premières» mondiales ou européennes alors que les ventes s’annoncent difficiles cette année en Europe.
Les primes à la casse ont permis de soutenir le marché en 2009, mais leur suppression ou réduction annoncée ouvre un risque de rechute au deuxième semestre et un recul global des ventes en Europe, même si les Etats-Unis et l’Asie devraient croître, selon les prévisions des groupes automobiles.
Dans ce contexte d’incertitude et sur fond de concurrence toujours vive, les constructeurs poursuivent le renouvellement et l’extension de leurs gammes avec bon nombre de nouveautés ou de concept cars pour séduire le public. Genève va continuer à faire la part belle aux véhicules électriques et hybrides, et aux innovations technologiques.
Mais le salon va aussi avoir pour arrière-plan les déboires de Toyota, contraint de rappeler 9 millions de véhicules dans le monde. Il accueille 250 exposants de 30 pays représentant 700 marques, selon ses organisateurs, qui attendent entre 650.000 et 700.000 visiteurs pour cette 80ème édition ouverte au grand public du 4 au 14 mars, après les traditionnelles journées presse.
Pour Bertrand Rakoto, analyste de RL Polk, les constructeurs veulent s’efforcer de passer un message malgré la crise: «on est toujours là, on est toujours vivants et on va toujours vous faire de belles voitures, soit avec des gammes sportives, soit avec des choses un peu plus design».
A côté de l’accent mis ces dernières années sur l’environnement et la sécurité, les constructeurs pourraient vouloir remettre au goût du jour «le plaisir automobile», juge l’analyste. Du côté français, Renault va présenter le petit coupé-cabriolet Wing, dérivé de la Twingo, tandis que chez PSA, deux concepts cars vont s’attacher à ouvrir de nouvelles perspectives. Peugeot doit présenter son prototype «5» avec motorisation hybride diesel, une grande berline préfigurant la remplaçante de la 407 et annonçant ses ambitions sur le segment du haut de gamme.
Citroën doit dévoiler le concept «DS High Rider», qui laisse présager de la suite de sa gamme chic DS. «Il n’y a pas de raison que le plaisir ne continue pas à être une valeur centrale dans l’automobile», juge également Carlos da Silva, analyste du cabinet IHS Global Insight. Mais «ça va être encore un salon marqué par la couleur verte» et «l’écologiquement responsable», ajoute-t-il.
«On va rester sur la lignée des deux années écoulées» avec «des réflexions sur des véhicules un peu plus petits, un peu plus compacts, très axés sur l’économie et sur le CO2″, selon Carlos da Silva. «Même sur les stands de Porsche ou Ferrari, il faut tous qu’ils donnent des gages cohérents avec l’époque», poursuit-il.
De fait, la marque de sport allemande va présenter une 911 GT3 de compétition avec une motorisation hybride essence-électricité, tandis que l’italienne va montrer un prototype de sa 599 en version hybride. Mais le salon de Genève est aussi l’occasion de dévoiler au grand public une vague de nouveautés sur lesquelles misent les constructeurs parmi lesquelles la petite Audi A1, la Mini Countryman tout terrain, le monospace Opel Meriva, l’Alfa Romeo Giulietta, le 4X4 Dacia Duster de la filiale roumaine de Renault, la nouvelle Nissan Micra ou la berline compacte Auris HSD hybride de Toyota.
Certains constructeurs des pays émergents parient aussi sur leur présence à Genève comme le chinois Byd et l’indien Tata. Le carrossier et constructeur français Heuliez va également être du rendez-vous avec un nouveau petit véhicule électrique.
AFP
