TIC : Feraoun en faveur de la portabilité du numéro

TIC : Feraoun en faveur de la portabilité du numéro

Houda-Feraoun-620x330.jpgAu nom de la promotion de la concurrence entre les différents opérateurs de téléphonie mobile, la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Mme Houda-Iman Feraoun, a déterré le projet de portabilité du numéro, exhortant les cadres de l’ARPT à se pencher sur la question.

Réclamée par certains opérateurs de téléphonie mobile, lors de l’élaboration du cahier des charges pour la licence de la 3G en 2013, la portabilité du numéro qui permet à l’abonné d’immigrer d’un opérateur vers un autre, sans changer du numéro, a essuyé une fin de non-recevoir de la part de l’Autorité de régulation de la Poste et des technologies de l’information et de la communication (ARPT). La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda-Iman Feraoun, a déterré ce projet, exhortant les cadres de l’ARPT à pencher sur la question.

Lors d’une rencontre qu’elle a tenue, jeudi, avec les responsables de l’ARPT, Houda-Iman Feraoun a motivé son orientation par le souci d’amélioration de la qualité du service, à travers la promotion de la qualité du service. Elle a appelé à ce sujet les cadres de l’ARPT à se pencher sur cette question. «Cette option vise à promouvoir la concurrence, en poussant les opérateurs à plus d’efforts pour fidéliser leurs clients, et encouragerait, par conséquent, l’amélioration de la qualité de service», a-t-elle argumenté.

Lors de cette réunion, qui a duré plus de cinq heures, les deux parties ont passé en revue divers dossiers relatifs au secteur de la Poste et des TIC. La ministre a rappelé aux cadres de cette institution que «l’ARPT doit être le pivot du développement du secteur de la Poste et des TIC, c’est l’instrument de l’État pour instaurer la concurrence d’abord, ensuite, pour veiller à ce qu’elle soit loyale et transparente en protégeant le marché des PTIC, contre les mauvaises pratiques», a-t-elle déclaré.

Sur un autre registre, la ministre a appelé le Conseil de l’ARPT à répondre aux doléances des ISP, en leur attribuant les fréquences demandées, tout en se réservant le droit de reprendre ces dernières dans un délai raisonnable, dans le cas où elles ne seraient pas exploitées, parce que les fréquences constituent une ressource rare qu’il faut préserver, a-t-elle souligné.

Concernant la couverture du territoire par les réseaux de téléphonie mobile, la ministre s’est interrogée sur la certification accordée par l’ARPT aux différents opérateurs. Elle a déclaré avoir constaté, lors de ses différentes visites d’inspection, l’inexistence de couverture dans plusieurs localités ou axes routiers où les opérateurs affichent pourtant un taux de couverture élevé et certifié par l’Autorité de régulation de la Poste et des technologies de l’information et de la communication.

Les chiffres affichés par l’ARPT devraient concerner le taux de couverture réel, et non celui relatif aux obligations du cahier des charges, afin de ne pas illusionner le consommateur. Elle a appelé à plus de rigueur dans les enquêtes de certification de taux de couverture, et surtout la communication au public des résultats à chaque opération. L’autre interrogation de la première responsable du secteur de la Poste et des TIC a porté sur les retards enregistrés dans l’approbation des catalogues d’interconnexion.

À ce sujet, Mme Feraoun a demandé aux membres du conseil de l’Autorité de revoir les dates d’approbation des catalogues et de leur mise en vigueur, en supprimant l’effet rétroactif, injuste pour les actions commerciales et d’investissement pour les opérateurs. Sur le même sujet, le président du conseil a assuré la disposition de l’Autorité à recevoir et répondre aux recours des opérateurs, dans un cadre de concertation et un souci d’équité.

L’autre point non moins important abordé, lors de cette rencontre, concerne le Service universel des télécommunications (SUT). Ce fonds alimenté par des taxes prélevées sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie (3%) sert à couvrir les zones défavorisées ou isolées, souvent faiblement peuplées et économiquement peu rentables pour l’opérateur. Mme Feraoun a demandé à assouplir les procédures de gestion du Service universel des télécommunications, s’agissant d’une commande de l’État pour servir l’objectif supérieur du désenclavement.

Dans ce contexte, elle a demandé à ce que cette première occasion ouverte par le SUT soit utilisée pour expérimenter l’itinérance entre les opérateurs, qui devront partager leurs ressources dans les zones couvertes par ce service, et prochainement lors de la couverture des zones d’ombre. La finalité étant de tendre, à terme, à offrir à l’usager une itinérance nationale totale. S’agissant de la régulation de la Poste, la ministre a exigé que l’opérateur public, Algérie Poste, soit contrôlé au même titre que les opérateurs privés DHL, UPS, TNT et FEDEX quand bien même il est le seul à offrir du service public.

Hacène Nait Amara