Nouveau coup dur pour la « supersymétrie », théorie de la physique des particules

Nouveau coup dur pour la « supersymétrie », théorie de la physique des particules

55a1d48188b78e55e6275fac9946014c_XL.jpgUne nouvelle avancée du CERN porte un coup dur à la « supersymétrie », une théorie de physique des particules destinée à combler les lacunes du Modèle Standard, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature Physics.

Pour la première fois, des chercheurs de l’organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) ont observé le mécanisme extrêmement rare de transformation d’un quark « beauté » en quark « up ». Cette transformation, rendue possible grâce au Grand collisionneur de Hadrons (LHC) du CERN, sest effectuée exactement comme le prédit le Modèle Standard.

Les quarks (au nombre de six: les up, down, charm, top, étrange, beauté) font partie des briques élémentaires de la matière. Ils sont les blocs de construction des protons et des neutrons, qui à leur tour composent les atomes.

Des tentatives précédentes de transformation de quarks « beauté » avaient donné des résultats contradictoires, semblant nécessiter une théorie complémentaire, celle de la supersymétrie (SUSY).

Le « Modèle standard », élaboré au début des années 1970, intègre les connaissances actuelles sur les particules et les forces fondamentales. Mais il n’explique pas l’existence de la matière noire ou de l’énergie sombre, qui à elles deux forment 95% de l’Univers. Ce modèle ne permet pas non plus de comprendre la gravité ou la théorie générale de la relativité énoncée par Einstein.

Pour combler ces lacunes, des physiciens ont développé la supersymétrie. Cette théorie part du postulat que chaque particule du Modèle standard a une particule partenaire, supersymétrique.

Mais aucun signe de supersymétrie na pour l’instant été aperçu au LHC, le plus grand accélérateur de particules du monde.

Et les résultats obtenus cette fois sont « tout à fait compatibles avec le Modèle Standard et suppriment la nécessité dune théorie alternative », explique à l’AFP, Guy Wilkinson, chef de file de l’expérience.

Selon Guy Wilkinson, il est toutefois « trop tôt » pour enterrer la supersymétrie. « Il est très difficile de tuer la supersymétrie, c’est un monstre à plusieurs têtes! ». Mais « si rien n’est observé dans les deux prochaines années, la théorie sera dans une situation difficile. Le nombre de vrais croyants chutera », explique-t-il.