3G : pourquoi ça coince

3G : pourquoi ça coince

64_slide_1_130415105644.jpgLe gouvernement semble loin de s’émouvoir de l’impatience des Algériens à accéder à cette technologie.

“Le retard dans l’introduction de la 3G en Algérie est dû, essentiellement, au dossier Djezzy”, persiste et signe Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication qui s’est abstenu, hier, de donner une date précise pour son lancement. “J’ai déclaré, il y a une semaine, que cela pourrait intervenir dans 3 semaines et j’espère sincèrement que les délais seront respectés”, a-t-il assuré.

En marge de la rencontre consacrée au lancement du portail Web dédié à la communauté algérienne établie à l’étranger, le ministre prendra toutes ses précautions pour ne plus s’engouffrer dans la spirale des chiffres, des dates et des déclarations contradictoires avec ses pairs et se contentera de dire : “Cela arrivera au moment opportun et ça ne saura tarder car le traitement du dossier Djezzy est dans sa phase finale.”

Assailli par les journalistes sur les véritables raisons qui font retarder le lancement de la 3G tenant, ainsi, en haleine toute la population algérienne, M. Benhamadi est catégorique : “ça n’a rien à voir avec la sécurité nationale.” Et d’expliquer : “Les pouvoirs publics sont en train de consentir des investissements conséquents à l’image des 115 milliards de DA pour renforcer le réseau de fibre otique ou encore les 140 milliards de DA pour la généralisation des TIC et c’est loin d’être fini.” Il s’agit là, en effet, d’un plan de développement à court terme (2014-2015) qui devrait être suivi par d’autres investissements dans le futur. “Nous œuvrons pour donner accès à Internet dans tout le pays sans discrimination et sans restriction aucune”, a-t-il martelé, rappelant que 3 000 espaces sont connectés dont des établissements culturels, les bureaux des APC ou encore des infrastructures de jeunes, les universités et les résidences universitaires, les domiciles (particuliers) et les institutions. Concernant les pourparlers avec Vimpelcom, le ministre a déclaré que “c’est une question qu’il faut poser au ministre des Finances” et de dédouaner complètement l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications d’être, à son tour, à l’origine du retard accusé pour lancer la 3G.

Une affirmation qui est loin d’être partagée par plusieurs parties. Une source proche du ministère nous a confié toute la déception des membres qui ont laborieusement travaillé sur le cahier des charges sans omettre d’impliquer, cette fois-ci contrairement à la première fois, des représentants de l’ARPT dans le souci d’avancer plus vite. Des rencontres que Derdouri a tout bonnement qualifié de “rencontres informelles” se disant dans “l’attente de recevoir officiellement le document”. Une sortie loin d’être innocente comme soutenu par les spécialistes du domaine qui expliquent que “l’un des enjeux de la 3G réside dans le choix des fréquences et surtout dans le canaux des fréquences et ça signifie aussi beaucoup d’argent et beaucoup d’intérêts”. En d’autres termes, premier arrivé premier servi parmi les opérateurs puisque la qualité de connexion (meilleur signal) dépendra des régions et des quartiers et cela nous ramène, encore une fois, à l’opérateur Djezzy.

D’autres analystes vont plus loin et pointent du doigt Algérie Télécom qui s’appuie aujourd’hui sur l’ADSL et qui sera, sans nul doute, impactée négativement par la 3G si elle ne concrétise pas elle-même la 4G (LTE) sur le fixe au plus vite. Sur ce chapitre, M. Benhamadi soulignera l’absurdité d’une telle affirmation et précise qu’“Algérie Télécom travaille dans le déploiement de la fibre optique et devra lancer la 4G au plus vite et peut-être même avant la 3G mobile”.

N S