Ses dégâts peuvent être irréversibles ,Le harcèlement a plusieurs formes et visages

Ses dégâts peuvent être irréversibles ,Le harcèlement a plusieurs formes et visages

harcelement.jpgElles évitent d’ébruiter l’affaire et surtout d’en parler dans leur entourage de peur du scandale et de devoir quitter un emploi qui les a affranchies.

Si le terme harcèlement n’est pas nouveau dans le vocabulaire, le phénomène, en revanche, est en train de faire une entrée fracassante dans nos mœurs depuis ces dix dernières années. Pour des raisons évidentes, le plus médiatisé de tous reste, évidemment, le harcèlement sexuel. Car il existe d’autres formes de cette déviance que nous verrons plus loin et en détail.

Les ingrédients de cette mécanique sont toujours les mêmes : une jeune fille et souvent même une femme mariée travaillant dans une administration où prédominent les mâles. Son chef de service ou de département, en tout cas son chef hiérarchique direct, l’entoure de petits gestes, la gâte et la complimente très souvent sur sa robe, sa nouvelle coiffure ou son parfum. Elle est subitement l’objet de cadeaux insignifiants comme une pâtisserie à midi, l’autorisation de s’absenter quelques heures et parfois même un coup de piston pour une augmentation de salaire ou une promotion.

Il est clair qu’en retour, elle est obligée de lui devoir obéissance, fidélité et affection et plus si elle trouve que leurs affinités ne sont pas incompatibles. Certaines tombent dans le panneau et cèdent à la tentation, mais la plupart gardent la tête froide et sur les épaules. Elles évitent d’ébruiter l’affaire et surtout d’en parler dans leur entourage de peur du scandale et de devoir quitter un emploi qui les a affranchies. Bien sûr, les choses ne pouvant pas rester indéfiniment en l’état, un jour ou l’autre le couvercle devrait sauter.

Les événements prennent alors une autre tournure quand la jeune femme refuse obstinément de salir son honneur. Les avertissements pleuvent pour n’importe quel motif, les sanctions suivent, les mises à pied souvent, son travail est considéré non satisfaisant. Pour la punir et ne plus avoir à la supporter, son chef la mute dans un service dégradant dans la mesure où elle ne peut ni percer ni valoriser ses qualités comme par exemple les archives. Les choses s’enveniment au point que les rapports écrits de l’un contre l’autre pleuvent carrément sur le bureau de la direction. Et c’est parole contre-parole. Et quand c’est l’impasse, l’affaire est portée devant le tribunal. Les cas sont plutôt rares en Algérie. En France, le pas a été franchi depuis longtemps grâce à des femmes qui ont eu le courage de briser le tabou.

Deux secrétaires de direction ont, en effet, porsuivi en justice le maire d’une municipalité où elles travaillaient d’autant que ce responsable était devenu entre-temps ministre.

I.Z