Tizi Ouzou: 17 polycliniques demandent réparation

Tizi Ouzou: 17 polycliniques demandent réparation

La wilaya de Tizi Ouzou dispose de 58 polycliniques réparties à travers les communes. Trois autres viendront renforcer la carte sanitaire en 2017 à Tamda, Redjaouna et Draâ El Mizan.

La couverture sanitaire en matière d’infrastructures est, de l’avis même du directeur de la santé, satisfaisante. Cependant, malgré tout ce dispositif en infrastructures, le citoyen, lui, souffre de la médiocrité des prestations au niveau de ces structures de santé de proximité.

En fait, le mal est que ces polycliniques sont quasiment dépourvues de services spécialisés. Dotées de matériel ultramoderne acquis à coup de milliards par l’Etat, ces structures ne les utilisent pas, faute de spécialistes. Aujourd’hui, rares sont les polycliniques qui possèdent un service de radiologie fonctionnel bien que les matériels existent. Elles sont rares les polycliniques qui offrent aux citoyens les soins spécialisés comme les services dentaires et la maternité. Un tour à travers les daïras, même les plus grandes révèle que les Ephp sont dépourvues de ces services spécialisés.

Toutes se suffisent d’assurer les urgences mais dès qu’il s’agit de faire des radios, le malade est systématiquement orienté vers les laboratoires privés.A Tikobaïne, dans la daïra de Ouaguenoun, les patients venus se soigner retournent plus «malades» qu’ils ne l’étaient. Les raisons sont nombreuses. L’Ephp locale est dépourvue de tous les services alors qu’initialement il y a le service de pédiatrie, de maternité et autres. Ces dernières semaines, même le service de radiologie s’est arrêté. Pis encore, dans la salle d’attente, toujours pleine à craquer, il règne une anarchie indescriptible.

L’attente est ponctuée de bagarres, d’insultes et de cris. Le malade est confronté à la dure nécessité de jouer des coudes pour passer voir le médecin. Au bout de l’attente, il retourne chez lui plus malade qu’il ne l’était avant de venir. A Tigzirt, malgré les travaux de modernisation dont l’Ephp a bénéficié, celle-ci n’assure pas tous les services spécialisés. Le plus fréquemment sollicité, la traumatologie, se trouve à fonctionner avec un médecin affecté une fois tous les quinze jours du CHU de Tizi Ouzou. Les malades sont soignés par des généralistes avant de se voir transférés vers le CHU de Tizi Ouzou.

Enfin, il convient de signaler que ces infrastructures souffrent de la rareté des médecins spécialistes depuis plusieurs années. L’année dernière, le ministère a doté la wilaya de 12 médecins spécialistes en radiologie mais, l’initiative n’a pas eu l’effet escompté. Après quelques mois, le déficit a repris dans les Ephp qui réorientent encore le patient vers le CHU et les laboratoires privés.

Cette situation engendre enfin une saturation extrême au niveau des services concernés au CHU Nédir Mohamed de Tizi Ouzou. Depuis quelques années, les responsables de cette structure n’ont pas cessé d’appeler au renforcement des structures de santé de proximité en médecins spécialistes. L’année dernière donc, l’appel a été entendu; le ministère de la Santé a renforcé les services de plusieurs spécialités. Aussi, plusieurs structures de santé ont repris le travail. La reprise n’a hélas pas tenu longtemps car ces spécialistes se sont tous volatilisés. La dernière à être touchée est l’Ephp de Ouaguenoun qui voit son service radiologie manquer à l’appel, laissant les citoyens de toute la région dans l’abandon.