Santé : Des déchets hospitaliers hautement infectieux jetés dans la nature à Hassi Messaoud

Santé : Des déchets hospitaliers hautement infectieux jetés dans la nature à Hassi Messaoud

C’est le summum de l’inconscience dont se sont prévalus les services chargés de débarrasser les centres sanitaires des déchets médicaux.

La ville de Hassi Messaoud, qui relève de la wilaya de Ouargla, est « infestée » par des rebuts hospitaliers hautement infectieux laissés sur les routes et à la portée de tous. Des collecteurs et des bacs remplis de déchets médicaux et de produits pharmaceutiques usagés ont été retrouvés sur la route menant à l’aéroport de Hassi Messaoud, à proximité de la société Schlumberger.

Des milliers de seringues, des éprouvettes pleines de prélèvements de sang et d’urine étiquetés, des tubulures de perfusion, des flacons et poches de sérum ont été jetés à même la route, non loin du chemin S1A menant au puits 176. Plusieurs monticules de ces déchets toxiques représentent un véritable danger pour la santé et constituent un foyer hautement infectieux, en plus du désastre sur l’environnement, faisant courir un risque sanitaire majeur aux riverains.

Les autorités responsables sont sollicitées à intervenir très vite afin d’éviter d’éventuels incidents aux conséquences graves. Mais ce n’est pas la première fois que la wilaya d’Ouargla fait parler d’elle en matière d’insalubrité des lieux de soins, même si elle est loin d’être un cas isolé. Il y a quelque temps, nous rapportions dans ces mêmes colonnes le scandale sanitaire qui a été au cœur du centre d’hémodialyse qui baignait dans des eaux usées nauséabondes.

Situé dans la ville de Rouissat, la clinique privée, pourtant conventionnée, offrait un spectacle des plus rebutants : machines d’hémodialyse éventrées, vétustes, tubes et fils jonchant le sol, prises électriques dénudées et flirtant avec les eaux usées. L’accès aux lits est balisé par des échelles en bois posées à même le sol troué et envahi de flaques d’eau. Les poches de perfusion étaient suspendues sur les fils électriques des appareils de dialyse et le dialysat chargé de déchets jeté dans des bouteilles d’eau minérale déposées à côté des appareils ou directement dans la cour du centre. Les odeurs suffocantes et insupportables des eaux usées s’immiscent par les fenêtres des chambres, en plus de constituer des foyers d’insectes et de rats. Une situation désastreuse qui date de plusieurs années, selon les patients, alors que les responsables du secteur n’ont jamais pris en considération leurs doléances.

Malgré le risque d’infection qui représente une cause majeure de mortalité chez l’insuffisant rénal dialysé, aucune mesure de prévention n’a été mise en œuvre, que ce soit sur le plan de l’entretien des lieux, des équipements ou des installations existantes. Cette unité conventionnée, installée dans une villa appartenant à un particulier qui n’a aucun rapport avec la santé ni la médecine, n’a jamais été inspectée ni entretenue, selon plusieurs témoignages de patients.