Radiothérapie: Une liste d’attente de trois mois.

Radiothérapie: Une liste d’attente de trois mois.

Nos hôpitaux sont rarement équipés d’appareils permettant des diagnostics précis. Ils ne disposent pas non plus de moyens suffisants pour traiter les différents types de cancers.

Les rendez-vous en radiothérapie pour les tumeurs du cou et de la tête oscillent entre deux et trois mois. Des délais trop longs qui réduisent considérablement les chances de rémission, pensent les oncologues. “Nous avons un problème sérieux à cause des rendez-vous en radiothérapie.

Les cancers du cou et de la tête guérissent très bien, à condition que la radiothérapie soit entamée dans les quinze jours. Ce qui n’est pas le cas en Algérie. Nous espérons qu’avec l’ouverture de nouveaux centres de radiothérapie, la situation s’améliore un peu”, nous a déclaré le chef de service oncologie du CHU Beni Messous en marge du symposium scientifique organisé, hier, par Merk à l’hôtel Sofitel.

Le service d’oncologie du CHU Beni Messous diagnostique entre 20 et 30 cas de ce genre de cancer par an. Les sessions de cette rencontre ont été animées par l’éminent professeur Jean-Louis Lefebvre, qui a présidé de nombreuse sociétés savantes françaises et internationales entre 1989 et 2014.

Le professeur Lefebvre a soutenu qu’il faut une radiothérapie de qualité pour espérer guérir complètement ces tumeurs. “Il faut mettre en œuvre une véritable radiothérapie d’induction. Je ne critique pas la situation, mais on ne peut pas faire autrement dans les cancers du nasopharynx notamment.” Diagnostiqués à un stade très précoce, ces cancers n’engagent pas le pronostic vital, soutient le professeur Lefebvre. Mais ils peuvent avoir des conséquences importantes en provoquant des troubles de la voix, des difficultés à avaler et à déglutir.

En somme, à s’alimenter avec, parfois, l’obligation de recourir à une trachéotomie temporaire, voire définitive.

Oncologues ORL, chirurgiens et radiothérapeutes ont participé à ce symposium dédié à l’optimisation du traitement. Cette rencontre a pu être suivie à l’est et l’ouest du pays par des spécialistes en livestreaming sous format d’un webinar. “Au cours des quinze dernières années, des progrès considérables ont été réalisés en chirurgie oncologique, en radiothérapie et en oncologie médicale.

Les outils diagnostiques ont aussi évolué permettant une meilleure indentification de chaque cas. De ce fait, le choix des options thérapeutiques impose une discussion entre le chirurgien, le radiothérapeute et l’oncologue médicale, organisée en réunion de concertation pluridisciplinaire, qui est aujourd’hui la seule garantie de sélection du meilleur traitement pour un patient donné”, a conseillé le professeur Lefebvre.

Le taux d’incidence des tumeurs de la cavité orale comme la gorge et la bouche ne dépasse pas, pour l’instant, les 3% sur la totalité des autres types de cancers en Algérie. La croissance de la consommation du tabac et l’alcool peut, toutefois, rendre ce tableau plus sombre.