Propagation de l’épidémie de choléra au yémen: L’intervention saoudienne en cause

Propagation de l’épidémie de choléra au yémen: L’intervention saoudienne en cause

La guerre d’agression saoudienne, sous le couvert d’une coalition militaire dite arabe, a déjà fait des dizaines de victimes civiles depuis mars 2014.

La propagation de l’épidémie de choléra au Yémen a pour premier responsable l’intervention militaire de l’Arabie Saoudite contre les Houthis, a conclu une enquête d’une revue médicale britannique. “Les frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite ont détruit les hôpitaux et les systèmes d’approvisionnement en eau et ont obligé les gens à vivre dans des conditions de promiscuité insalubres. Compte tenu du rôle joué par la coalition dans la destruction de l’infrastructure du Yémen, il est extrêmement surprenant que l’Unicef ait récemment loué la “générosité” de l’Arabie Saoudite qui a débloqué 67 millions de dollars pour la lutte contre le choléra”, a déclaré Jonathan Kennedy de la Queen Mary University de Londres dans la revue Lancet.

Le médecin britannique ne mâche pas ses mots et accuse Riyad et ses alliés, en l’occurrence Washington et Londres qui ont donné leur onction pour cette intervention saoudienne contre l’opposition houthie au gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi exilé à Aden, dans le sud du pays. “Actuellement, l’Arabie Saoudite est une alliée des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Nos sociétés vendent à Riyad une énorme quantité de matériel militaire et d’armements, tandis que les départements militaires la soutiennent au niveau de la logistique et du renseignement. Ces actions de Washington et de Londres permettent à l’armée de l’Arabie Saoudite de bombarder en permanence le Yémen et de bloquer ses ports. Ce qui nous permet d’affirmer que les États-Unis tout comme la Grande-Bretagne ont joué un rôle-clé dans la création de conditions favorables à la dissémination du choléra”, a tranché M. Kennedy qui accuse l’Arabie Saoudite de mener une entreprise de déstabilisation de la région de la péninsule arabique.

Pour rappel, la semaine dernière, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tiré, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme sur le nombre de civils touchés par l’épidémie de choléra et qui a dépassé désormais la barre du demi-million de personnes depuis fin avril dernier, alors que le nombre de morts est estimé à près de 2000 personnes. Selon l’agence de l’ONU, 503 484 cas suspects et 1975 décès dus au choléra ont été enregistrés dans ce pays ravagé par la guerre. Plus du quart des morts et plus de 41% des malades sont des enfants, a précisé le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Unocha), dans un communiqué.

Si l’épidémie s’était nettement ralentie depuis début juillet, elle continuait de toucher encore environ 5000 personnes chaque jour. Vendredi, l’ONU a réclamé l’ouverture des accès aux ports et aéroports au Yémen aux civils, ont rapporté les agences de presse. “Aujourd’hui, des millions de gens au Yémen font face à une triple tragédie : le spectre de la famine, la plus grande épidémie au monde de choléra et des privations et des injustices d’un conflit brutal”, a dénoncé le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, Stephen O’Brien le responsable devant le Conseil de sécurité. Il faut “s’assurer que tous les ports —terrestres, maritimes et aériens — soient accessibles aux civils en incluant les trafics commerciaux”, a-t-il ajouté en jugeant que l’aéroport de la capitale Sanaa devait être rouvert “immédiatement” pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.