Prise en charge des AVC: débat sur le strict respect du protocole de thrombolyse au CHU de Tizi-Ouzou

Prise en charge des AVC: débat sur le strict respect du protocole de thrombolyse au CHU de Tizi-Ouzou

TIZI-OUZOU – Le strict respect du protocole de  Thrombolyse, thérapie consistant à désagréger par des médicaments les caillots de sang obstruant les vaisseaux sanguin chez un patient présentant un accident vasculaire cérébrale (AVC), a été au centre d’une rencontre abrité samedi par le CHU de Tizi-Ouzou.

Lors des premières journées de formation en neuroradiologie vasculaire qui s’étaleront sur deux jours, des spécialistes dont les Pr. Smail Daoudi (CHU de Tizi-Ouzou) et Didier Smadja (France), et Dr. Belarbi (CHU Tizi-Ouzou), ont abordé les délais d’application d’une thrombolyse en relation avec le temps de déclenchement d’un AVC.

Ce protocole stipule, entre autres, que cette thérapie doit être appliquée dans un délai ne dépassant pas 04H30 mn après un AVC afin qu’elle soit efficace car, au-delà de ce temps, il est considéré que le cerveau aurait subi des dégâts irréversibles, ont-ils souligné.

Toutefois, le Pr. Smadja a observé que des patients qui ont subi une thrombolyse dans les 6 heures, voire plus, ayant suivi un AVC, ont répondu favorablement au traitement.

Il a conseillé à ses confrères de ne pas être prisonniers des délais pour donner au patient sa chance et éviter d’éliminer un patient d’un procédé de revascularisation pour le seul motif qu’il n’est pas pris en charge dans la fenêtre thérapeutique des 04H30 mn.

L’expérience du médecin, a-t-il ajouté, « permettra à ce dernier de voir si le patient présente un profil favorable à une thrombolyse malgré un délai dépassant les 04H30 défini dans le protocole de traitement ». Selon lui, l’expérience du médecin peut l’aider à décider d’effectuer une thrombolyse sur un patient dépassant ce délai.

Sur un autre volet, le Pr. Daoudi a indiqué, ce propos, qu’une étude est menée par le CHU de Tizi-Ouzou pour déterminer le délai d’intervention en matière d’efficacité de la thrombolyse et ce dans le but de donner toutes les possibilités d’améliorer les capacités de récupération chez une victime d’un AVC.

Ce spécialiste s’est aussi intéressé au traitement des malades se trouvant loin d’un établissement doté d’une IRM. Selon lui, pour gagner du temps, vu qu’un AVC est un cas d’urgence extrême, « un scanner peut dans ce cas-là être effectué afin de précéder à une thrombolyse », une éventualité partagé par les spécialistes présents.

Pr. Daoudi a indiqué que beaucoup de patients ont été traités ainsi, citant pour exemple le cas d’un malade de la wilaya de Bejaia qui avait bénéficié, il y a trois semaines, d’une télé thrombolyse sur la base d’un scanner, ce qui a permis de le sauver.

Concernant le volet statistique, le Pr. Daoudi, a indiqué qu’une moyenne de 60 000 AVC sont enregistrés annuellement en Algérie et dont un tiers décède. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, et selon une étude épidémiologique,  la prévalence de cette pathologie était de 88,4 cas pour 100 000 habitants en 2010 et de 98 pour 100 000 habitants en 2011.

Les facteurs de risque sont notamment l’âge, le stress, la tension cérébrale, l’hypertension artérielle, le tabac, l’obésité, le diabète, l’alcool, la mauvaise alimentation, la contraception et la sédentarité.