Pèlerinage à la Mecque: y-a-t-il des risques d’épidémie?

Pèlerinage à la Mecque: y-a-t-il des risques d’épidémie?

L’Arabie Saoudite est « bien préparée » pour faire face à des risques d’épidémie lors de la saison du pèlerinage à la Mecque, prévue en septembre, a estimé l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le pays du Golfe « n’a pas affronté d’épidémie de choléra depuis de nombreuses années grâce à une surveillance accrue et des tests pour détecter les cas rapidement », a déclaré l’expert de l’OMS Dominique Legros, lors d’un point de presse à Genève.

Une épidémie de choléra fait rage depuis plusieurs mois au Yémen voisin où plus de 330.000 cas ont été enregistrés, d’après l’agence onusienne. Une moyenne de 6.500 nouveaux cas de choléra sont enregistrés chaque jour au Yémen, en proie à une crise humanitaire due au conflit qui déchire le pays depuis deux ans. L’effondrement des infrastructures médicales et sanitaires a favorisé fin avril l’apparition du choléra dans le pays pour la deuxième fois en moins d’un an. Les donateurs avaient promis en avril 1,1 milliard de dollars d’aides au Yémen, mais moins de 30% de ces promesses ont été honorées. Le choléra est une maladie infectieuse épidémique, strictement humaine, produite par une bactérie, le vibrion cholérique, caractérisée par des selles très fréquentes, des vomissements, un amaigrissement rapide, un abattement profond avec abaissement de la température, et pouvant se terminer par la mort. Le conflit a particulièrement dégradé les conditions sanitaires déjà précaires dans le pays avant la guerre. Ainsi, actuellement, près des deux tiers de la population yéménite n’a plus accès à l’eau potable selon un rapport des Nations unies. Le spectre d’une famine de masse plane également sur ce pays du sud de la péninsule arabique. Depuis le début du conflit, 17 millions de personnes – deux tiers de la population – sont confrontées à des pénuries alimentaires, dont près de sept millions sont proches de la famine, dans un pays très dépendant de l’importation de nourriture. Stephen O’Brien, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des Affaires humanitaires, a critiqué fin mai la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite qui menace d’attaquer le port d’Hodeida tenu par les rebelles, pourtant vital pour les importations, notamment de denrées alimentaires, du Yémen.

La Mecque: risques de choléra au pèlerinage

L’épidémie de choléra qui sévit au Yémen pourrait se propager lors du pèlerinage à la Mecque, en Arabie saoudite, qui se déroule en septembre, a annoncé ce vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le pèlerinage à la Mecque réunit chaque année entre deux et quatre millions de musulmans, dont près de deux millions d’étrangers. Cela augmente les risques de propagation de maladies telles que la dengue, la fièvre jaune, le virus Zika, la méningite et le choléra, a estimé l’OMS. L’Arabie saoudite n’a pas affronté d’épidémie de choléra depuis de nombreuses années grâce à une surveillance accrue et des tests pour détecter les cas rapidement, a indiqué Dominique Legros, un expert du choléra pour l’OMS. « Selon moi, ils sont bien préparés », a-t-il dit lors d’une conférence de presse de l’Onu. Un peu plus de 332.000 cas présumés de choléra ont été recensés au Yémen depuis le début de l’épidémie fin avril, selon les dernières données de l’Onu.

Choléra au Yémen: Plus de 300.000 cas suspects, 1.600 morts

L’épidémie de choléra, qui sévit au Yémen depuis fin avril, touche désormais plus de 300.000 personnes, et plus de 1.600 en sont décédées, a annoncé  le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).  « L’épidémie de choléra au Yémen continue de progresser de façon incontrôlée », a ajouté le CICR dans le même tweet.  « Aujourd’hui, plus de 300.000 personnes sont suspectées d’être malades. Plus de 1.600 sont mortes », écrit l’organisation internationale basée à Genève. Dans son dernier bilan, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état, entre le 27 avril et le 2 juillet, de 262.649 cas suspects et de 1.587 décès dans 21 provinces.  L’effondrement des infrastructures médicales et sanitaires au Yémen, ravagé par plus de deux ans de guerre entre les forces progouvernementales soutenues par une coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite, et les rebelles chiites Houthis soutenus par l’Iran, a favorisé fin avril l’apparition du choléra dans le pays pour la deuxième fois en moins d’un an. L’épidémie fait environ 7.000 nouveaux cas chaque jour, a précisé dans un tweet le directeur régional du CICR pour le Proche et Moyen-Orient, Robert Mardini. Sanaa, Hodeida, Hajjah et Amran sont les zones les plus touchées, souligne-t-il.  Les Yéménites font face en outre à un risque de famine avec 17 millions de personnes, soit les deux tiers de la population, souffrant de malnutrition.

L’ONU accuse les belligérants d’être responsables de l’épidémie

Le patron des opérations humanitaires de l’ONU a accusé mercredi les belligérants au Yémen et leurs soutiens étrangers d’être responsables de l’épidémie de choléra « fabriquée par l’homme », qui affecte 320.000 personnes dans ce pays en guerre et manquant cruellement de nourriture. « Ce scandale du choléra est entièrement fabriqué par l’homme par les parties en conflit et ceux qui, hors des frontières du Yémen dirigent, approvisionnent, combattent et perpétuent la crainte et les combats », a déclaré Stephen O’Brien devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. La crise humanitaire « est le résultat direct du conflit et de graves infractions au droit international », a-t-il poursuivi. Plus de 320.000 cas présumés de choléra ont été signalés à travers la quasi-totalité des provinces du Yémen et au moins 1.740 personnes en sont décédées, selon M. O’Brien. Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé onusien au Yémen, a qualifié la crise humanitaire d' »horrifique », estimant que le pays n’était pas en proie « à une unique urgence mais à plusieurs urgences complexes ». Plus de 7 millions de personnes sont menacées de famine, y compris 2,3 millions d’enfants mal nourris âgés de moins de cinq ans. Le Yémen est l’un des plus pauvres pays arabes. Son système de santé s’est effondré au fil du conflit entre le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale et soutenu par une coalition menée par l’Arabie saoudite, et les rebelles chiites Houthis soutenus par l’Iran. M. O’Brien avait lancé un appel pour récolter 250 millions de dollars pour faire face à la crise du choléra. A ce stade, seuls 47 millions de dollars sont parvenus. Il a aussi pressé les membres du Conseil à prendre les mesures nécessaires pour que les fonctionnaires soient payés afin que les établissements de santé rouvrent leurs portes. Par ailleurs, a-t-il indiqué, deux voies cruciales d’approvisionnement doivent être assurées: l’aéroport de Sanaa, fermé l’an dernier, doit rouvrir et le port de Hodeida doit être protégé de toute attaque.