L’Algérie dispose « des compétences et moyens nécessaires » pour réduction de la mortalité néonatale

L’Algérie dispose « des compétences et moyens nécessaires » pour réduction de la mortalité néonatale

ALGER- L’Algérie dispose « des compétences et moyens nécessaires » à l’aboutissement de la Stratégie nationale de réduction de la mortalité néonatale 2017-2020,  a déclaré jeudi le représentant de l’UNICEF à Alger, Marc Lucet.

Lors d’une rencontre organisée par le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière en collaboration avec l’Unicef sur la Stratégie nationale de réduction de la mortalité néonatale, le représentant onusien a indiqué que l’Algérie disposait « des compétences et moyens nécessaires » pour réduire la mortalité chez cette catégorie qui représente 80% du taux global de la mortalité infantile (16.000 décès/an) à moins de 20 décès pour chaque 1.000 naissances vivantes dans le cadre de cette stratégie, rappelant que l’ensemble des organismes onusiens accompagnaient le gouvernement algérien à l’effet de réaliser cette démarche.

Pour atteindre les objectifs de développement durable tracés par l’ONU pour la période 2016-2030, le responsable a insisté sur l’impératif de fixer les priorités et d’impliquer tous les acteurs locaux dans le cadre de cette stratégie en vue de réduire la mortalité infantile de 16 décès pour chaque 1.000 naissances vivantes à 12 décès d’ici à 2030, soulignant que « cet objectif peut être atteint grâce aux moyens et compétences dont l’Algérie dispose ».

S’agissant de la grossesse pouvant représenter un risque pour la santé maternelle, M. Lucet a mis l’accent sur la nécessité de « coordonner les efforts pour assurer une prise en charge optimale des femmes enceintes et regagner la confiance du citoyen en le système sanitaire ».

De son côté, le superviseur de la Stratégie nationale de réduction de la mortalité néonatale, Pr Djamil Lebane a passé en revue les grandes lignes de cette stratégie qui a été préparée à travers la tenue de

quatre rencontres régionales à Constantine, Oran, Alger et Ouargla, saluant « les efforts et réalisations accomplies dans le domaine de la protection de la santé maternelle et infantile depuis l’indépendance et les défis qui peuvent être relevés dans les prochaines années ».

Lors de cette rencontre, les experts ont fixé les principaux défis à relever notamment « la normalisation des salles d’accouchement et la mobilisation de ressources humaines qualifiées », insistant sur la nécessité « d’assurer le suivi et l’évaluation de chaque étape de cette stratégie aux niveaux local et central, afin d’assurer son succès, outre la mise en place d’un programme de formation et de formation continue et la spécialisation des médecins généralistes afin d’assurer une couverture globale des régions souffrant d’un manque en médecins spécialistes ».

Ils ont en outre appelé à « la création de nouveaux services pour permettre aux personnels spécialisés de s’exercer en matière de prise en charge des nouveau-nés, de prodiguer les soins d’urgence aux nourrissons souffrant de problèmes de santé dès les premiers jours de leur naissance, avec la création d’un réseau spécifique aux nouveau-nés, dont le taux de mortalité demeure élevé ».

Pour encourager l’allaitement maternel et protéger les nouveau-nés souffrant de problèmes de santé, les experts ont souligné l’importance de créer des unités « Kangourou », une expérience menée dans plusieurs pays ayant prouvé son efficacité. Ces unités accueillent des nouveau-nés modérément prématurés ou nécessitant des soins particuliers avec leur maman, pour maintenir le lien parent-enfant et leur éviter une séparation précoce, mesure qui n’est pas suivie dans nos services médicaux nationaux.

Les représentants des wilayas ont exprimé leurs préoccupations dont « le manque de ressources humaines qualifiées », mettant l’accent sur « la saignée provoquée par le départ à la retraite anticipée des travailleurs de ce secteur qui a souffert et souffre toujours d’un grand déficit en matière de médecins spécialistes et de personnel paramédical qualifié, outre le manque de moyens et la dégradation de l’état des services de maternité, accompagnée d’une hausse du taux de natalité ».