L’Algérie affiche de grandes amibitions dans l’industrie pharmaceutique: La piste africaine

L’Algérie affiche de grandes amibitions dans l’industrie pharmaceutique: La piste africaine

La loi de Finances 2017 (LF) accorde un avantage supplémentaire aux entreprises pharmaceutiques pour les inciter à couvrir à hauteur de 70% les besoins nationaux en médicaments. Mais est -ce suffisant?

De fond en comble de long en large, la problématique de la santé en Algérie sera débattue, mardi prochain, dans le cadre du projet de loi sur la santé qui sera examiné en commission à l’Assemblée populaire nationale. Pour rappel, le projet de loi en question, devait être examiné le 19 décembre dernier, par la Commission de la santé de l’APN, la décision du report est survenue à la dernière minute.

Il suffira donc de faire un état des lieux du système de santé et surtout de répondre à des questionnements qui engagent aussi bien l’avenir de la santé des Algériens, mais aussi à un immense défi industriel capable de se substituer au pétrole. En effet, quelle sera la politique de santé à adopter pour améliorer la qualité des soins? Comment arriver à une autosuffisante interne?Quelles mesures faut-il prendre pour une meilleure attractivité des grands investisseurs dans l’industrie pharmaceutique? Quelle implication des pouvoirs publics? Quelles régulations avec le secteur privé? Comment investir le marché africain qui n’est pas suffisamment exploré? Ensuite, comment extirper le médicament de certains intérêts particuliers? Des actions qui doivent être issues d’une réflexion collective et partagée par l’ensemble des acteurs dans la santé et l’industrie pharmaceutique.

Certes, la loi de finances 2017 (LF) accorde un avantage supplémentaire aux entreprises pharmaceutiques pour les inciter à couvrir à hauteur de 70% les besoins nationaux en médicaments. Cet avantage est en mesure de booster la production pharmaceutique et de réduire la facture des importations. Mais est -ce suffisant? Le médicament n’est ni un luxe ni un produit commercial comme les autres. Il a une dimension sociale puisque c’est cet élixir qui nous arrache à la souffrance et à la douleur, il obéit à une approche purement scientifique, c’est le domaine des chercheurs les plus aguerris et pose une double problématique, industrielle et politique.

Depuis le début de l’ouverture économique et la libéralisation du secteur en Algérie, le système de santé a été marqué plus par un dualisme, voire dans certains cas bien très rares, des affrontements secteur public-secteur privé, au lieu et place d’une parfaite complémentarité. A cela s’ajoute une mal-répartition des ressources humaines entre les régions nord et celle du sud en plus de la rareté de cette ressource.

Mais d’un point de vue sanitaire, l’Algérie n’a rien à envier aux pays en développement. En phase de transition démographique, l’espérance de vie est passée de 52,6 ans en 1970 à 75,7 actuellement. Ce qui signifie une hausse du nombre de personnes âgées ayant plus de 60 ans. Cette transition induit évidemment l’augmentation des maladies cardio-vasculaires, des taux de cancer, de diabète et de tension artérielle.

Et voilà que se pose de manière cruciale la question de l’industrie pharmaceutique. Car la politique du médicament n’est qu’un segment de la politique nationale de santé à travers laquelle on pourra établir les priorités sanitaires et donc les des choix stratégiques pour le développement de l’industrie nationale du médicament. Laquelle industrie aura le double défi de satisfaire à cette demande pertinente par rapport aux besoins de la population, mais également de pouvoir pénétrer un marché africain très insuffisamment exploré. C’est dire que la santé est de fait au coeur de la réflexion sur l’intégration économique. L’Algérie a-t-elle cette capacité, cette technicité?

«Nous n’avons aucun complexe à aller vers ce marché et même ailleurs», promet Yacine Tounsi, président-directeur général du Groupe Saidal, le leader national de la production des médicaments «Les usines qu’on a, les équipements dont dispose notre groupe, la qualité de nos produits obéissant aux normes internationales, nous permettent de pénétrer le marché qu’on veut, africain, arabe et autres. Donc, sur le plan technique nous n’avons aucun frein», appuie encore M.Tounsi. «L’Algérie a les moyens et les compétences nécessaires d’attirer les mastodontes du médicament, en leur offrant un vrai environnement et pouvoir ainsi exporter vers l’Afrique à travers l’Algérie, le défi est réalisable pour peu que la volonté politique s’y mette», note le docteur Moussa Oudjhani, chercheur en pharmacologie à Paris.