Docteur, j’ai des brûlures d’estomac

Docteur, j’ai des brûlures d’estomac

Catherine, 48 ans, ressent souvent des picotements désagréables derrière le sternum et au creux de l’estomac. Cela ne passe pas…

– Depuis la semaine dernière, je suis ennuyée avec des aigreurs d’estomac. Je me demande si je ne suis pas en train de me faire un ulcère, explique la patiente.

– Vous croyez? Ça brûle où exactement?

– Eh bien, en général, cela part de là, dit-elle en montrant le creux en bas du sternum. Et cela remonte. En fait, ça pique plus que ça ne brûle!

– Vous n’avez jamais de sensation de striction (resserrement), ni de douleur du côté gauche?

– Non, pas du tout. Pourquoi?

– Certaines affections cardiaques se manifestent par des douleurs d’apparence digestive. Même des nausées parfois, alors je me méfie… je me couche. J’ai parfois des renvois qui remontent et qui piquent jusque dans la gorge.

– Sinon, vous mangez normalement? Vous n’avez pas perdu du poids ces temps-ci?

– Non, pas du tout. Je dévore comme d’habitude! J’ai juste un petit problème d’épaule, mais les anti-inflam­matoires que vous aviez donnés à mon mari quand il a eu son histoire de genou me soulagent pas mal.

– Tout cela ressemble à un reflux gastro-œsophagien : un peu du contenu de votre estomac remonte par intermittence et agresse la paroi de votre œsophage. C’est pour cela que vous ressentez cette brûlure sous le sternum : l’œsophage est juste derrière.

– Mais cela vient d’où?

– Soit le petit clapet situé entre l’œsophage et l’estomac ferme mal, ce qui est le plus probable dans votre cas. Soit une petite partie de l’estomac remonte à travers le diaphragme, le muscle situé entre le thorax et l’abdomen, pour former une poche qui se vidange mal. C’est ce qu’on appelle une hernie hiatale. Dans les deux cas, la prise d’anti-inflammatoires n’arrange pas les choses…

– Et je peux faire quoi pour être moins gênée?

– Pour votre épaule, on va regarder, mais vous allez arrêter les anti-inflammatoires et je vais vous envoyer chez un kiné. Pour les aigreurs, on va commencer par les mesures hygiéno-diététiques : pas plus de deux tasses de café par jour, et pas d’alcool ni de repas copieux le soir. Essayez aussi de repérer les aliments qui déclenchent plus souvent les douleurs. Ce ne sont pas forcément les mêmes pour tout le monde.

Je vous conseille aussi de surélever la tête de votre lit ou de dormir avec un oreiller plus épais.

– Vous ne me donnez pas de médicament?

– Je vous prescris juste un antiacide à prendre avant les repas. Vos douleurs sont récentes, vous devriez être soulagée assez vite. Si ce n’est pas le cas, on reverra le problème le mois prochain et on fera peut-être quelques examens supplémentaires. 

Bon à savoir

Les aigreurs d’estomac. Lorsqu’elles ne s’accompagnent pas d’autres signes particuliers, elles sont le plus souvent dues à un reflux gastro-œsophagien. Avec le temps, le sphincter situé entre l’œsophage et l’estomac devient moins tonique, ce qui laisse remonter l’acidité gastrique vers l’œsophage et entraîne une inflam­mation. Des mesures simples permettent souvent d’améliorer la situation. On conseille d’éviter les aliments agressant la muqueuse (alcool, épices, excès de café fort…) et de ne pas se pencher vers l’avant après les repas. La prise de protecteurs gastriques est possible au coup par coup, durant quel­ques jours, quand la gêne revient