Des psychiatres se penchent sur le sujet à Tizi-Ouzou: La violence disséquée

Des psychiatres se penchent sur le sujet  à Tizi-Ouzou: La violence disséquée

La propension des jeunes générations à recourir à l’acte violent est très grande.

A l’ouverture du congrès, le directeur de l’EHS de psychiatrie d’Oued Aïssi a insisté sur l’importance de ce genre de rencontres qui réunissent les spécialistes de diverses questions. Hier, c’était la violence que les experts ont abordée dans ses différents aspects. Le directeur du CHU Nédir Mohamed quant à lui a insisté sur la nécessité de traiter le mal à sa racine. Pour ce spécialiste et professeur en psychiatrie justement, la violence est accrue par l’absence, de communication qui caractérise la société à tous les niveaux.

Des communications très pertinentes ont touché à des sujets jusque-là dissimulés dans les tréfonds de l’abandon. D’une importance capitale, le sujet de la dangerosité psychiatrique a été abordé par le Abbès Ziri en collaboration avec le Pr Messaoudi. Cette caractéristique rarement abordée par les spécialistes se trouve en fait la clé de plusieurs aspects cliniques de la violence qui caractérise l’individu, malade ou sain. D’une importance égale, la violence contre les enfants a été longuement abordée. C’est le sujet…En fait, le thème de la violence est d’actualité. La propension des jeunes générations surtout à recourir à l’acte violent est très grande. Dans la famille comme dans la rue, la violence prend des allures d’un mode de comportement qui se banalise.

Dans des cas de plus en plus nombreux hélas, les règlements des différends et conflits se font par des actes de violence inouïe. On voit de plus en plus de cas, dans nos cités surtout, où des bandes organisées règlent leurs comptes par des armes de tous genres. Des guerres entre les gangs qui, souvent d’ailleurs, ont nécessité l’intervention des services de sécurité.Une autre communication présentée par le Pr Benlassel et le Pr Benyagoub a traité d’un autre aspect qui renvoie plus à l’origine des violences, les aspects médico-légaux des maltraitances envers les enfants.

Faisant une rétrospective aux années 1990 où la société algérienne a vécu un véritable traumatisme dû au terrorisme, les deux spécialistes considèrent que cette conjoncture a fortement marqué la génération qui a suivi. L’atteinte aux personnes est la forme de violence la plus répandue dans les années qui ont suivi le déclin du terrorisme. Les orateurs se sont appuyés sur les statistiques données par les services de sécurité.En effet, durant les dernières années, les actes de violence ont atteint tous les aspects de la vie quotidienne en Algérie.

Dans les cités, nouvellement construites surtout, la violence est la base de tous les rapports qui réglementent la vie commune. Beaucoup considèrent que la violence s’impose hélas désormais comme seule règle fondatrice des relations entre les personnes et entre les groupes. Pour en revenir au point important relatif à la communication, il est admis aujourd’hui qu’en grande partie c’est l’absence de celle-ci qui laisse s’exprimer la violence dans toutes ses formes.

On l’a vu même sous la relation qui lie les populations aux représentants de l’Etat et de ses représentants qui sont les élus. Le nombre de fermetures de routes, de sièges de daïras et autres actes a suivi exactement le même cheminement que les autres formes de violence. L’absence de la culture du dialogue social a conduit les populations à recourir à ces actes pour se faire entendre avant de vouloir exprimer leur colère.Enfin, gageons que les rencontres de ce genre aboutiront sans nul doute à l’établissement de stratégies fiables et efficientes pour lutter contre la violence. C’est un moyen pédagogique par excellence qui peut instaurer à moyen terme la culture de la non-violence dans la société.