Cancer : le professeur Kamal Bouzid s’insurge contre les très bas taux de remboursement de frais médicaux

Cancer : le professeur Kamal Bouzid s’insurge contre les très bas taux de remboursement de frais médicaux

S’exprimant sur les premiers résultats du Plan anti-cancer, étalé sur la période de 2015 à 2019, le président de la Société Algérienne d’oncologie médicale considère qu’il aura permis une prise de conscience de prévention, de dépistage et de soins de la part des professionnels de santé et des Algériens, dans leur ensemble.

Reçu, jeudi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le Professeur Kamel Bouzid note que, depuis, 2017, il y a eu des progrès réels « quoi qu’impalpables » réalisés après l’institution de ce plan, son l’objectif principal, rappelle-t-il, visant à réduire le nombre de nouveaux cas et la mortalité, « d’ici à 2019 ».

Membre du Comité d’évaluation et de suivi du Plan anti-cancer, le praticien rappelle que les premiers axes de celui-ci sont centrés sur la prévention et le dépistage des cancers colorectal, du sein, du col de l’utérus et du poumon, pour lesquels, annonce-t-il, des programmes d’action sont activés ou devraient l’être dans différentes régions du pays. .

Amené à s’exprimer sur les capacités de prise en charge des malades affectés par cette pathologie, le professeur Bouzid signale qu’elles ont été multipliées par six, par suite de la multiplication de centres publics et privés dotés, ajoute-t-il, de moyens de traitement fonctionnels, jugeant, toutefois, quelles restent encore insuffisantes, « même si les rendez-vous y ont été ramenés à 5 jours en moyenne ».

L’intervenant met, par ailleurs, le doigt sur les modalités de remboursement des traitements, chiffrant, par exemple, ceux pratiqués dans des établissements privés pour  un cancer du sein entre 400.000 à 600.000 dinars, donc autrement plus chers, relève-t-il, que « lorsque des patients vont se faire soigner en Turquie ou en France ».

« La grande hypocrie » consiste, dit-il, à affirmer du coté de la CNAS, les soins aux malades du cancer dans les hôpitaux sont assurés à 100%, alors que toutes les analyses et les clichés d’imagerie médicale, réalisés par des intervenants privés, contre de fortes sommes, ne donnent lieu qu’à de faibles taux de remboursement ».

« Soyons sérieux », s’écrit-il. « Ce que je demande à la sécurité sociale, c’est de s’entendre avec le ministère de la santé pour actualiser une nomenclature datant de 1987, et en vertu de laquelle ne donnant lieu qau’au remboursement de 80 dinars pour des consultations payées 1.000 et 3.000 dinars ou bien à 800 dinars pour un scanner payé 7.000 dinars.