Bouira/ Aboubakr Belkaïd: une polyclinique pas comme les autres

Bouira/ Aboubakr Belkaïd: une polyclinique pas comme les autres

L’intérieur aussi est propre, les services biens répartis, le tableau d’orientation bien visible et les agents disponibles.

En cette fin du mois de juillet et à l’aube du mois d’août où le mercure grimpe, où la chaleur fait suffoquer et où la grande majorité des institutions publiques fonctionne au ralenti, une structure et ce n’est pas une habitude, se distingue de ses semblables, mais aussi de celles des autres secteurs.

On est jeudi, il est 14h, il fait 40°, le personnel médical, les agents de sécurité, le chef de service sont tous à leurs postes respectifs et travaillent. Cette structure, c’est la polyclinique Aboubakr Belkaïd située entre les quartiers populaires des 1100 Logements et celui de Farachati au chef-lieu de la wilaya de Bouira.

Dès que l’on pénètre dans la cour, la propreté attire votre attention. Les arbres et les rosiers sont verdoyants, l’espace bien entretenu et les accès bien dégagés. L’intérieur aussi est propre, les services biens répartis, le tableau d’orientation bien visible et les agents disponibles.

Dès 8 heures du matin, le portail s’ouvre et les patients entrent. Le service le plus sollicité reste celui de la chirurgie dentaire qui, quotidiennement, est la destination de plusieurs personnes. Même si ce département n’assure que les extractions, son personnel est fortement apprécié par les patients.

Pour le chef de service de cette unité de santé, Slimane Habel, «la situation géographique de la polyclinique Aboubakr Belkaïd, sa proximité de l’hôpital Boudiaf, située entre deux quartiers fortement dense, fait qu’elle est amenée à couvrir toute une partie de la ville de Bouira. Nous prenons en charge mensuellement le double des prévisions. En plus des soins, des injections, des pansements, des radios, des analyses, la polyclinique assure les consultations pour l’ensemble des spécialités assurées au niveau de l’hôpital de Bouira comme la gynéco, la gastro, la cardio, la chirurgie, la pédiatrie, la vaccination, les soins dentaires, la médecine légale… même si ces consultations sont périodiques et programmées, il arrive que nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes, à orienter nos patients vers les autres structures comme celle de l’ex-hôpital château d’eau, où celle de Oued Hous. Les patients refusent et nous mettent dans un embarras avec les médecins spécialistes qui sont alors amenés à travailler parfois, hors des heures de travail. Nous faisons appel alors à nos relations et à l’amitié qui nous unit en tant que cadre du secteur public pour satisfaire la demande du citoyen» nous dira Habel.

Nous pénétrons dans le service de chirurgie dentaire, il est 12 heures. Quatre jeunes dentistes sont toujours là, c’est l’heure de la stérilisation du matériel qui a servi pour cette matinée. Ce personnel regrette que le service se limite à l’extraction. «Le secteur publique peut assurer les autres actes, le matériel est ce qu’il y a de mieux sur le marché, la compétence ne manque pas.

En fixant des prix à la portée du citoyen, ce service peut être source de revenus à la structure», nous confie Slimane Habel. Il faut préciser au passage que le marché dentaire échappe à toute forme de contrôle. A Bouira, le coût de l’entretien ou le soin d’une dent varie entre 1000 et 1500 DA la séance. L’extraction qui est gratuite au niveau des structures publiques coûte entre 700 et 1500 DA d’un dentiste à un autre. Le critère, c’est le cabinet, plus il est au top, plus la facture sera salée. Un autre pavillon inquiète le chef de service. Il s’agit de celui chargé de la vaccination aux vaccins. «Les quelques perturbations dans la disponibilité des vaccins ont sensiblement perturbé nos services. Nos médecins et paramédicaux trouvent d’énormes difficultés à convaincre les parents. La situation s’est stabilisée, mais il est impératif de penser à doter les structures d’une manière continue et éviter des retards à nos nouveau-nés», commente la responsable de la vaccination.

Même si le secteur de la santé et plus particulièrement le secteur public, ne baigne pas dans l’huile, même s’il reste beaucoup à faire, la polyclinique Aboubakr Belkaïd de Bouira sort du lot. Elle assure une multitude de services en direction des plus démunis. Elle est appréciée par la population. Pour son responsable Slimane Habel, un cadre qui cumule plus de deux décennies de travail «avec un peu plus d’attention des responsables et des dotations en moyens et personnels, cette structure peut définitivement désengorger le service des urgences de l’hôpital Boudiaf qui souffre des flux au quotidien».