Boudiaf au symposium sur l’autisme: « La prise en charge de l’autiste est l’affaire de tous »

Boudiaf au symposium sur l’autisme: « La prise en charge de l’autiste est l’affaire de tous »

Depuis la mise en place du Comité national pour l’amélioration de la prise en charge des personnes autistes, ce dossier est devenu un chantier présidentiel.

«La prise en charge de l’autiste en Algérie n’est pas parfaite et ne sera pas parfaite dans un futur proche.» Cet aveu est celui de Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Ce constat n’est pas propre à l’Algérie, mais valable pour tous les pays du monde», a déclaré hier le ministre à l’occasion de la tenue d’un symposium sur l’autisme au Palais de la culture, Alger, à l’occasion de la Journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme. «Si certains pays sont arrivés à prendre plus ou moins en charge l’enfant autiste, il est loin d’être le cas pour ce qui est de l’adolescent et adulte autistes», a enchaîné le ministre, expliquant que la prise en charge de ces derniers est très coûteuse.

Parlant ensuite de la prise en charge de l’autiste en Algérie, Abdelmalek Boudiaf a indiqué que le travail effectif visant la prise en charge de cette catégorie ne date que d’une année. «Il a commencé l’année dernière, à l’occasion de la mise en place d’un Comité national pour la prise en charge des personnes autistes». «Ce dernier, composé de trois commissions, a restitué le 15 décembre dernier les travaux qu’il a pu réaliser», a fait savoir en outre le ministre.

Le comité a pu déterminer, indique Boudiaf, les secteurs devant adhérer au Plan national de la prise en charge des autistes, recenser le nombre des associations activant dans le domaine, identifier les chantiers de formation des professionnels de différents secteurs dans ce domaine, ainsi que la mise en place des premiers jalons d’une étude de prévalence des troubles autistiques dans notre pays». Et d’ajouter «le Comité en question s’est réuni pour la deuxième fois le 22 mars dernier et il a dégagé un plan d’action en termes de prise en charge médicale de l’enfant autiste». Ainsi, il a subdivisé la prise en charge de l’enfant autiste en deux étapes, mentionne le ministre. «Avant l’âge de 6 ans où la priorité doit être donnée à la prise en charge thérapeutique et au-delà de 6 ans où l’accompagnement social et éducatif doivent prendre le dessus».

Dans le volet de prise en charge thérapeutique, le Comité est arrivé à établir un constat selon lequel de nombreux centres de pédopsychiatrie sur 17 existant au niveau national nécessitent une remise à niveau.

«A part cinq ou six centres qui peuvent être classés comme référence, le fonctionnement des autres est à revoir», a fait observer Abdelmalek Boudiaf, déplorant le manque de conscience de la société algérienne quant à la maladie de l’autisme.

«Le nombre d’associations intervenant dans le domaine doit être doublé», a-t-il dit.

«Les autres ministères, tels que la Solidarité, l’Enseignement supérieur, l’Education nationale et la Formation professionnelle doivent redoubler d’efforts, ajoute-t-il.

«La prise en charge des autistes doit être l’affaire de tous», a insisté le ministre dans son allocution, en soulignant «que depuis la mise en place du Comité national pour l’amélioration de la prise en charge des personnes autistes, ce dossier est devenu un chantier présidentiel.

Le président de la République suit de très près ce qui se fait dans ce domaine», a conclu le ministre. Par ailleurs, en donnant une communication sur la prise en charge de l’autisme en France, le professeur Evrard a indiqué que la prise en charge des enfants autistes en France se perfectionne d’année en année, mais elle très loin d’être parfaite. «Nous avons certes pu améliorer les conditions de leur prise en charge, mais nous sommes très loin de la perfection», a-t-il souligné, en indiquant que la France a décidé ces dernières années de s’inspirer des efforts qui se font à l’échelle mondiale en termes de prise en charge des autistes. «Comme en Algérie, la prise en charge des autistes adolescents et adultes n’existe pas en France», a déploré le professeur Evrard en dernier.