Apparition de la fièvre aphteuse: L’urgence de sensibiliser les éleveurs

Apparition de la fièvre aphteuse: L’urgence de sensibiliser les éleveurs

Après la découverte de quatre foyers de fièvre aphteuse à Médéa, Relizane, Bordj Bou Arréridj et Sétif, les autorités publiques et les intervenants dans la filière élevage sont invités à déployer des efforts pour éviter la propagation de cette maladie.

 

Pour les consommateurs, le risque de contamination n’est pas établi. Il n’en demeure pas moins que le risque zéro n’existe pas. La souche de contamination de cette maladie qui touche les différents types de cheptel serait de provenance d’Europe ou du Niger. Le président de la Fédération Algérienne des consommateurs, Zaki Hariz, a préconisé «de mettre en place des mesures rigoureuses pour l’importation du bétail, ainsi que des mécanismes de vigilance et de vérification au niveau des ports. M. Hariz ainsi que Zaidi Abdelhamid, président de protection des consommateurs de Bordj Bou Arréridj, ont souligné l’urgence de sensibiliser et d’accompagner les éleveurs refusant de déclarer des cas de contamination, par appréhension de pertes financières ou de problèmes d’indemnisation». Ces agriculteurs doivent prendre conscience de la nécessité d’hygiène et de salubrité de leur élevage, a-t-on soulevé. La sensibilisation doit être établie «dans le cadre de commissions mixtes entre les chambres d’agriculture et les directions du commerce des wilayas touchées par cette maladie», préconise-t-on. «Notre rôle est de sensibiliser notamment les fellahs sur la nécessité de déclarer cette maladie aux autorités compétentes, afin d’agir rapidement pour éviter sa propagation», a indiqué M. Zaidi, expliquant que «ceci permettra l’abattage des têtes malades, ainsi que la possibilité de vendre leur viande, dans certains cas». M. Hariz a appelé par la suite à mettre le paquet pour une meilleure mobilisation des vétérinaires auprès des éleveurs, en appelant à un travail sérieux de leur part. Il a, par la suite, recommandé au citoyen de ne pas «acheter de viande rouge au niveau d’abattoirs clandestins». Dans le cas de consommation de viande de bétail affecté par la fièvre aphteuse, «le risque de contamination est zéro ; de surcroît, si elle est consommée 24 ou 48h après l’abattage, elle n’aura aucun incident sur l’humain», à en croire un médecin spécialiste en médecine interne.

La Tunisie et le Maroc en alerte

Certes, il ne s’agit pas encore d’une épidémie, mais des pays voisins ont emboîté le pas à la France en interdisant l’importation de la viande algérienne. La Tunisie donc, et le Maroc ont annoncé avoir pris certaines mesures pour éviter la transmission de la fièvre aphteuse dans leurs pays. La Tunisie a déclaré «l’état d’urgence sanitaire» et a décidé de renforcer les contrôles aux frontières avec l’Algérie et de durcir la lutte contre la contrebande du cheptel. Une campagne de vaccination du cheptel (bovin et ovin) et une désinfection des roues des véhicules venant depuis l’Algérie seront menées. Le Maroc a, de son côté, annoncé «l’interdiction de toute importation d’animaux (…) en provenance de l’Algérie». Les autorités locales «des provinces limitrophes (ont été instruites) pour renforcer le contrôle aux frontières vis-à-vis des introductions illicites d’animaux». Il s’agit de mesures «légitimes», à en croire le président de la Fédération algérienne des consommateurs, Zaki Hariz. «Les pays frontaliers ont raison de prendre des mesures préventives en cas d’épidémie. Nos autorités auraient fait la même chose», a-t-il assuré.

Cependant, ce qu’il a trouvé positif, c’est que ces mesures «mettront un terme à la contrebande du cheptel algérien, principalement toléré par ces deux pays». Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdeslam Chelghoum, a lui aussi annoncé une série de mesures pour circonscrire cette fièvre aphteuse de type A. Parmi elles, «l’interdiction du mouvement du bétail entre les wilayas ainsi que la mobilisation de quantités suffisantes de doses de vaccins contre cette pathologie animale».

Une cellule de veille est mise en place au niveau de l’ONSSA pour assurer le suivi quotidien de la maladie et son évolution dans les pays voisins. Des mesures jugées «insuffisantes» par M. Hariz qui déplore que «l’acheminement des vaccins vers les subdivisions éloignées manque d’encadrement». Il a fait par la fin appel «au sérieux» des agents des chambres de l’agriculture, des vétérinaires mobilisés, pour un meilleur encadrement humain et matériel des zones éloignées.