3ème journées nationales d’Oncologie médicale de Blida: “La prévention, seule arme contre le cancer du poumon”

3ème journées nationales d’Oncologie médicale de Blida:  “La prévention, seule arme contre le cancer du poumon”

Les participants ont expliqué que les causes de ce cancer sont multiples, dont la première reste la consommation du tabac.

Le cancer du poumon demeure la localisation cancéreuse masculine la plus élevée dans le monde où 58% des nouveaux cas annuels surviennent dans les pays les moins développés et la totalité de ces pathologies demeure très élevée avec une moyenne annuelle mondiale de 87%. Les scientifiques algériens activant dans les différents centres anti-cancer et CHU se sont regroupés durant deux jours (12-13 mai) à l’Institut de rein au CHU Frantz-Fanon de Blida pour faire le point sur le cancer pulmonaire en Algérie. Le constat est amer et les perspectives d’une maîtrise de cette maladie restent loin des objectifs assignés par les scientifiques.

Ces derniers restent convaincus que seules la prévention et la sensibilisation peuvent diminuer le taux d’incidence en Algérie qui atteint les 26%. Soit 260 cas sur 1 000 habitants. Selon le Pr Smaïli, responsable du service de lutte contre le cancer à Blida (CLCC), “la plupart des cas sont métastatiques. Les causes sont multiples et la première, c’est le tabac”, a indiqué la scientifique, expliquant que cette 3e édition d’oncologie médicale a été consacrée, cette fois-ci, au cancer du poumon en raison de sa fréquence et des difficultés de sa prise en charge.

“Ces journées entrent dans le cadre de la formation continue et l’actualisation des connaissances, c’est-à-dire de la biologie moléculaire jusqu’au traitement”, a précisé le Pr Smaïli.

Cette dernière explique aussi que les nouveaux médicaments sont de plus en plus efficaces, mais restent coûteux, voire inaccessibles, pour certains pays qui n’ont pas les moyens d’acquérir ces traitements. “C’est pour cette raison que nous insistons sur la prévention et la sensibilisation des citoyens à la consommation surtout des cigarettes qui restent le premier facteur du cancer du poumon. Nous sommes devant un criminel (cigarette), et nous n’arrivons pas à l’éradiquer. C’est un long combat”, souligne la responsable du service d’oncologie de Blida qui accueille des centaines de malades qui viennent de plusieurs wilayas du pays.

Dans sa conclusion, le Dr W. Benamar du service d’oncologie de Tlemcen, qui avait exposé son expérience sur 84 cas atteints de maladie broncho-pulmonaire entre 2013 et 2014, explique que le cancer bronchique primitif représentait la pathologie maligne la plus fréquemment diagnostiquée dans le monde. “L’ampleur de cette pathologie souligne la nécessité d’une approche épidémiologique de plus en plus fine”, a-t-il indiqué. Une étude épidémiologique et descriptive, réalisée par le CBNPC au service d’oncologie médicale EH Didouche-Mourad à Constantine, relève que le cancer pulmonaire est un véritable fléau mondial, en constante progression depuis 50 ans.

“Le cancer pulmonaire est essentiellement lié au tabac et garde un pronostic sombre malgré les réels progrès réalisés dans la compréhension de la cancérogénèse et ceux faits en thérapeutique ces dernières années”, a tenu à précisé le Dr I. Hadef. L’autre scientifique, K. Zerrouki, de la clinique d’oncologie médicale au CHU de Béni Messous, explique que le cancer du poumon représente la première cause de mortalité par cancer chez l’homme. Selon lui, “le pronostic reste sombre, surtout pour les formes évoluées et métastatiques, mais il est nettement amélioré par l’avènement de nouvelles thérapies, notamment les thérapies ciblées et l’immunothérapie”.